Son premier roman paru en français a fait le bonheur des amateurs de thrillers. Seul le silence avait en effet tout pour leur plaire. À Augusta Falls, en Géorgie, un tueur en série massacre des petites filles. Joseph Vaughan, qui les connaît toutes, est d’autant plus bouleversé qu’il a découvert l’un des corps. Il était adolescent. Cette histoire le poursuit alors qu’il est devenu écrivain. Et que les meurtres continuent, malgré la mort du principal suspect. Un condensé d’émotions violentes qui conduisent au bord de la folie. Un suspens nourri de tensions psychologiques extrêmes. Et la découverte d’un nouvel auteur appelé à marquer le roman noir contemporain, qui remet le couvert avec cent cinquante pages de plus, ce dont on n’a aucune envie de se plaindre.
Vendetta se déroule à La Nouvelle-Orléans, où se noue l’essentiel. De cette ville, certains disent qu’il est impossible de la connaître vraiment sans y avoir vécu. C’est en tout cas ce que pense Ernesto Perez, dont la longue confession est le cœur et le moteur du roman. Et c’est pourquoi il a exigé de parler à un homme en particulier, Ray Hartmann, qui en est originaire.
Peut-être allons-nous trop vite. La conversation entre les deux hommes, qui oscillera entre affrontement et complicité, est rendue nécessaire par la découverte d’un crime et le lien probable entre celui-ci et une disparition.
Le cadavre qui a été retrouvé dans le coffre d’une voiture – pas n’importe quelle voiture, une Mercury Turnpike Cruiser commercialisée en 1957, modèle luxueux équipée de pneus aux flancs blancs –, ce cadavre, donc, est celui de Gerard McCahill, ex-flic, ex-marine. Son cœur a été enlevé et remis en place, comme cela avait été le cas dans une vieille affaire de 1968. Avant de mourir, Gerard McCahill avait pour mission d’accompagner Catherine Ducane, 19 ans, fille du gouverneur de Louisiane.
Personne n’a la moindre idée de ce qui a pu arriver à Catherine, mais on est sans nouvelles d’elle et le FBI s’agite. La fille d’un gouverneur, quand même…
Le FBI sur les dents, cela arrange plutôt Verlaine, le flic local qui avait été dans un premier temps chargé de l’enquête. Elle est trop importante pour lui, il n’y voit d’ailleurs que des ennuis à venir s’il reste impliqué dans cette affaire. Ceci dit, il n’aura pas vraiment le choix quand Ray Hartmann lui demandera de l’aider.
Le type d’affaire pour laquelle celui-ci est réquisitionné n’est pas non plus dans ses compétences. Mais un homme s’est manifesté, il dit qu’il a enlevé la jeune fille et qu’il ne révélera le lieu où on la retrouvera que si Ray veut bien l’entendre.
Ernesto Perez, du moins est-ce le nom qu’il donne, se constitue donc prisonnier. En quelque sorte. Car c’est bien lui qui tire les ficelles et c’est de lui que le FBI attend les informations qui permettront de sauver Catherine, s’il n’est pas trop tard.
Le temps semble long à ceux qui écoutent Ernesto Perez raconter sa vie. Cela dure des jours et des jours. Il semble avoir une inépuisable réserve d’histoires à déverser avant d’en venir à ce que tous attendent. Du coup, les protagonistes du roman ne sont peut-être pas aussi sensibles que le lecteur à tout ce qui se dit.
Il y a du lourd, du très lourd. Ernesto Perez remonte dans le temps et aux années où il était porte-flingue pour la Mafia. Les grandes familles sont là, leurs guerres aussi. Cosa nostra, «la chose qui nous appartient», retrouve les couleurs sombres qu’on lui connaissait, renforcées encore par des secrets soudain dévoilés. La mort de Jimmy Hoffa, le chef du syndicat des routiers? La voici expliquée. C’était, après tout, un boulot comme un autre, pas de quoi émouvoir le tueur qui a eu, avant de se ranger des bagnoles (ou presque), une existence particulièrement mouvementée.
Et ne le lancez pas sur l’assassinat de JFK, parce que, là aussi, il a des choses à révéler…
Tout cela fait qu’on se passionne pour ce vieux bonhomme d’apparence inoffensif. D’autant que la relation entre lui et son confesseur modifie sans cesse le point de vue.
À propos de Ray Hartmann, il y aurait aussi bien des précisions à apporter sur les raisons qui l’ont amené à être l’homme de la situation, autant que l’homme qu’il est. Sa dépendance à la boisson, qui est en train de précipiter, peut-être, la fin de son couple. Sa conception de la justice. Son passé, son présent, son avenir… Et pourquoi est-ce à lui et à personne d’autre qu’Ernesto Perez veut parler?
C’est, bien entendu, trop long à expliquer. Pensez donc, il faut sept cent cinquante pages à Roger Jon Ellory pour démonter le mécanisme complexe qu’il a mis en place! On se régale.
N.B. Cette note de blog est un article à paraître dans le deuxième numéro (novembre) de C'est dans la poche. Un mini-site fournit tous les liens pour la lecture et le téléchargement du premier numéro.
Vendetta se déroule à La Nouvelle-Orléans, où se noue l’essentiel. De cette ville, certains disent qu’il est impossible de la connaître vraiment sans y avoir vécu. C’est en tout cas ce que pense Ernesto Perez, dont la longue confession est le cœur et le moteur du roman. Et c’est pourquoi il a exigé de parler à un homme en particulier, Ray Hartmann, qui en est originaire.
Peut-être allons-nous trop vite. La conversation entre les deux hommes, qui oscillera entre affrontement et complicité, est rendue nécessaire par la découverte d’un crime et le lien probable entre celui-ci et une disparition.
Le cadavre qui a été retrouvé dans le coffre d’une voiture – pas n’importe quelle voiture, une Mercury Turnpike Cruiser commercialisée en 1957, modèle luxueux équipée de pneus aux flancs blancs –, ce cadavre, donc, est celui de Gerard McCahill, ex-flic, ex-marine. Son cœur a été enlevé et remis en place, comme cela avait été le cas dans une vieille affaire de 1968. Avant de mourir, Gerard McCahill avait pour mission d’accompagner Catherine Ducane, 19 ans, fille du gouverneur de Louisiane.
Personne n’a la moindre idée de ce qui a pu arriver à Catherine, mais on est sans nouvelles d’elle et le FBI s’agite. La fille d’un gouverneur, quand même…
Le FBI sur les dents, cela arrange plutôt Verlaine, le flic local qui avait été dans un premier temps chargé de l’enquête. Elle est trop importante pour lui, il n’y voit d’ailleurs que des ennuis à venir s’il reste impliqué dans cette affaire. Ceci dit, il n’aura pas vraiment le choix quand Ray Hartmann lui demandera de l’aider.
Le type d’affaire pour laquelle celui-ci est réquisitionné n’est pas non plus dans ses compétences. Mais un homme s’est manifesté, il dit qu’il a enlevé la jeune fille et qu’il ne révélera le lieu où on la retrouvera que si Ray veut bien l’entendre.
Ernesto Perez, du moins est-ce le nom qu’il donne, se constitue donc prisonnier. En quelque sorte. Car c’est bien lui qui tire les ficelles et c’est de lui que le FBI attend les informations qui permettront de sauver Catherine, s’il n’est pas trop tard.
Le temps semble long à ceux qui écoutent Ernesto Perez raconter sa vie. Cela dure des jours et des jours. Il semble avoir une inépuisable réserve d’histoires à déverser avant d’en venir à ce que tous attendent. Du coup, les protagonistes du roman ne sont peut-être pas aussi sensibles que le lecteur à tout ce qui se dit.
Il y a du lourd, du très lourd. Ernesto Perez remonte dans le temps et aux années où il était porte-flingue pour la Mafia. Les grandes familles sont là, leurs guerres aussi. Cosa nostra, «la chose qui nous appartient», retrouve les couleurs sombres qu’on lui connaissait, renforcées encore par des secrets soudain dévoilés. La mort de Jimmy Hoffa, le chef du syndicat des routiers? La voici expliquée. C’était, après tout, un boulot comme un autre, pas de quoi émouvoir le tueur qui a eu, avant de se ranger des bagnoles (ou presque), une existence particulièrement mouvementée.
Et ne le lancez pas sur l’assassinat de JFK, parce que, là aussi, il a des choses à révéler…
Tout cela fait qu’on se passionne pour ce vieux bonhomme d’apparence inoffensif. D’autant que la relation entre lui et son confesseur modifie sans cesse le point de vue.
À propos de Ray Hartmann, il y aurait aussi bien des précisions à apporter sur les raisons qui l’ont amené à être l’homme de la situation, autant que l’homme qu’il est. Sa dépendance à la boisson, qui est en train de précipiter, peut-être, la fin de son couple. Sa conception de la justice. Son passé, son présent, son avenir… Et pourquoi est-ce à lui et à personne d’autre qu’Ernesto Perez veut parler?
C’est, bien entendu, trop long à expliquer. Pensez donc, il faut sept cent cinquante pages à Roger Jon Ellory pour démonter le mécanisme complexe qu’il a mis en place! On se régale.
N.B. Cette note de blog est un article à paraître dans le deuxième numéro (novembre) de C'est dans la poche. Un mini-site fournit tous les liens pour la lecture et le téléchargement du premier numéro.
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