Lectrice, comme tout le
monde en Grande-Bretagne, de Jane Austen, P.D. James a eu l’audace de prolonger
son roman le plus célèbre, Orgueil et
préjugés, sans modifier les relations entre les personnages mais en faisant
intervenir un meurtre qui les révèle, si possible, un peu mieux à eux-mêmes. Cela donne La mort s'invite à Pemberley...
Chez Jane Austen,
Elizabeth Bennett, devenue épouse de Mr Darcy, est au premier plan de la
narration. P.D. James a choisi d’insister en creux, tel qu’il est perçu par les
autres protagonistes, sur George Wickham, le plus ambigu de tous. Charmeur,
menteur, peu fiable en tout cas, il est soupçonné du meurtre d’un ami de
régiment qu’il a suivi dans les bois après une dispute. Il fait un coupable
idéal, sinon qu’il ne possède aucune prédisposition à la violence et que ses liens
familiaux avec les Darcy, même s’il n’est pas le bienvenu chez eux, en font
aussi un coupable encombrant. Dans la bonne société du début du 19e
siècle, tout ce qui sort de la norme est une faute. Wickham est une faute à lui
tout seul et sa culpabilité salirait la famille entière.
P.D. James joue avec l’idée d’écrire un roman « à la manière de » sans abandonner ses propres obsessions. Le résultat n’est pas totalement convaincant. Corsetée dans l’esprit d’une époque qui n’est pas la sienne, l’écrivaine anoblie depuis 1990 manque d’aisance. Et, si la résolution d’une énigme criminelle n’a jamais été le premier de ses soucis, celle-ci est quand même traitée avec un excès de légèreté.
P.D. James joue avec l’idée d’écrire un roman « à la manière de » sans abandonner ses propres obsessions. Le résultat n’est pas totalement convaincant. Corsetée dans l’esprit d’une époque qui n’est pas la sienne, l’écrivaine anoblie depuis 1990 manque d’aisance. Et, si la résolution d’une énigme criminelle n’a jamais été le premier de ses soucis, celle-ci est quand même traitée avec un excès de légèreté.
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