Tremblez, bonnes gens,
les requins de la finance sont prêts à tout pour consolider leurs bénéfices.
Même à contrecarrer, au prix de meurtres, les progrès de la recherche médicale
quand celle-ci risque de transformer une idée géniale en affaire foireuse.
L’idée géniale n’est pas très morale : il s’agit de racheter à vil prix
des contrats quand un soudain besoin d’argent piège le signataire d’une
assurance-vie. Puis d’encaisser de fortes sommes quand arrive la mort,
statistiquement prévisible dans les cas de longues maladies. Imparable. Sinon
que le Dr Rothman, déjà prix Nobel de médecine, se prépare à donner un grand
coup de pied dans les statistiques. Il est sur le point de générer à la
demande, à partir de cellules saines prélevées chez le malade, les organes
défaillants. Ceux-ci ne présenteront aucun risque de rejet. La jeune Pia
Grazdani, étudiante surdouée mais handicapée par ses difficultés à nouer des
rapports normaux avec les autres, frétille à l’idée d’être associée à cette avancée
majeure de la médecine.
Robin Cook fabrique des thrillers médicaux comme
d’autres, des organes humains : avec une précision presque maniaque.
L’enchaînement des faits suscités par des intérêts contradictoires pousse la
logique du crime au-delà de ce que voulaient les deux principaux acteurs de
l’arnaque à l’assurance-vie, surtout quand la mafia albanaise s’en mêle. Il
arrive même qu’on tremble pour la vie de personnages auxquels on s’est attachés.
Quant à l’argumentation scientifique, elle est d’autant moins contestable que
le lecteur, en général, n’a pas les moyens de la contester. Robin Cook nous
donne l’impression, en tout cas, de nous faire entrer dans les laboratoires de
pointe les plus secrets. Il nous apprend au passage deux ou trois choses qui permettront
de faire l’intéressant dans les dîners en ville, on peut l’en remercier. Ainsi
que d’avoir passé quelques heures frémissantes sans lever les yeux d'Assurance vie, son
dernier roman paru au format de poche en France.
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