Maître Malka ne s'occupe pas que de Charlie Hebdo - normal: un avocat ne se contente pas d'un seul client. Le voici donc aussi sur le front du droit d'auteur à travers un petit livre distribué aujourd'hui dans les librairies françaises et diffusé probablement plus largement encore sur Internet: La gratuité c'est le vol. 2015: la fin du droit d'auteur?
C'est très bien de s'en inquiéter, merci pour les auteurs - dont je suis, un peu.
Mais pourquoi, en le lisant, ai-je eu l'impression que les auteurs étaient un sujet annexe et que la vraie préoccupation, dans ce texte, était les éditeurs? Il est sans cesse question d'eux, les pauvres (j'en suis aussi, un peu), ils perdraient tout moyen de découvrir des œuvres nouvelles si leur exploitation posthume de livres rentables était menacée dans la durée. (Ce n'est qu'un exemple, ils abondent.)
Il est vrai aussi que je découvre, sur le site à partir duquel j'ai chargé l'ouvrage, Auteurs en danger, une page qui a dû influencer ma lecture. Elle s'intitule: Pourquoi cette réforme est-elle inadaptée et dangereuse? Il y a de gros chiffres et de petits textes.
Les gros chiffres disent: 21, 80k (oui, c'est un nombre), 120 et 90%.
Les petits textes disent, du moins l'un d'entre eux: "Le CA des GAFA est 120 fois plus important que celui de l'ensemble des éditeurs français." Ce doit être un auteur oublié au Goncourt qui a pondu cette phrase...
Ce que j'entends sous le texte de Richard Malka, sous la présentation du site, sous le relatif détail des mandants de l'avocat pour plaider leur cause (le Syndicat national de l'édition et "de nombreux auteurs", cherchez lesquels...), c'est, et je me trompe peut-être mais l'impression est forte, ceci: si on ne défend pas les éditeurs contre le délitement de leurs droits, les auteurs vont souffrir.
L'idée reçue sous le sous-entendu consistant à présenter les éditeurs comme les meilleurs défenseurs des auteurs.
Vous le croyez, vous?
Personnellement, j'ai du mal...
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