Méfiance, la grippe... euh... porcine? mexicaine? nord-américaine? non, la grippe A(H1N1), a finalement décidé l'Organisation mondiale de la santé, est à nos portes.
Elle fait furieusement penser à la plus grande pandémie qui ait touché, pour autant qu'on s'en souvienne, l'humanité: la grippe espagnole de 1918 dont les victimes, par dizaines de millions, se sont ajoutées à celles de la Grande Guerre.
C'était déjà, comme pour ces policiers de Seattle en 1918, le temps des masques. Et Apollinaire, comme beaucoup d'autres moins connus, mourut...
Il y a six ans, non, ce n'est pas nouveau, mais l'actualité impose d'y revenir, Appollo au scénario et Huo-Chao-Si avaient publié une bande dessinée en tous points remarquable: La grippe coloniale. 1. Le retour d'Ulysse. Cette année-là, l'album avait reçu le Prix des critiques de bande dessinée - en Métropole, comme il faut dire quand on sait que les deux auteurs vivent à la Réunion.
J'avais rencontré Huo-Chao-Si.
"On peut voyager en Métropole une ou deux fois par an, pour se rendre à autant de festivals, me disait-il. Là, on rencontre les gens de la profession, on noue des contacts. Bien sûr, ce prix a été une surprise pour nous. Mais il est aussi la preuve qu’on peut faire de la bande dessinée même si on est loin du lieu où elle est publiée. Certains arts impliquent beaucoup de moyens. On ne devient pas, par exemple, un grand réalisateur de cinéma du jour au lendemain, parce que cela coûte beaucoup d’argent et qu’il faut faire ses preuves petit à petit. Pour la bande dessinée, c’est plus simple. Quand un éditeur décide de publier un album, la suite devient l’affaire du public, de la critique…
La grippe coloniale est la première partie d’une histoire en deux volumes. "Je suis en retard, mais le deuxième sortira cette année", ajoutait Huo-Chao-Si (en 2004 - on attend toujours). Projet ambitieux, plus de cent planches pour raconter la Réunion au moment où reviennent les combattants de la Grande Guerre, dans un état d’esprit situé quelque part entre désir de reconnaissance et désillusion. Le dessinateur reconnaît l’avantage de travailler en véritable symbiose avec un scénariste qu’il connaît depuis longtemps. Ils étaient encore lycéens, ils avaient fondé avec quelques autres Le cri du Margouillat, un fanzine, et au moment où je bavardais avec Huo-Chao-Si, ils se téléphonaient plusieurs fois par jour. De sorte que leur complicité est totale et que le résultat s’en ressent – pour le meilleur.
On verra si le deuxième volume sort un jour - je suppose que oui, j'avais vu les planches déjà bien avancées. On peut en tout cas revenir vers le premier album pour retrouver l'ambiance d'une île sur laquelle tombe, en même temps que le retour des combattants, la grippe espagnole qu'ils importent bien malgré eux...
En réalité, tous les livres qui parlent de la fin de 1918, pour autant qu'ils se veuillent un peu réalistes, doivent tenir compte de cette grippe espagnole omniprésente: un milliard de malades en quelques mois, cela ne passe pas inaperçu.
L'écrivain américain Dennis Lehane ne l'oublie pas dans un polar traduit cette année, dont dont le monde dit le plus grand bien mais que je n'ai malheureusement pas lu. Un pays à l'aube se passe à Boston fin 1918, précisément. Il n'est pas question que de l'épidémie. Celle-ci s'ajoute à une époque troublée dans laquelle la fin de la guerre, le syndicalisme et le terrorisme jouent un rôle.
Petite précision: je n'écris pas cette note pour vous faire peur. Seulement pour vous faire lire...
Elle fait furieusement penser à la plus grande pandémie qui ait touché, pour autant qu'on s'en souvienne, l'humanité: la grippe espagnole de 1918 dont les victimes, par dizaines de millions, se sont ajoutées à celles de la Grande Guerre.
C'était déjà, comme pour ces policiers de Seattle en 1918, le temps des masques. Et Apollinaire, comme beaucoup d'autres moins connus, mourut...
Il y a six ans, non, ce n'est pas nouveau, mais l'actualité impose d'y revenir, Appollo au scénario et Huo-Chao-Si avaient publié une bande dessinée en tous points remarquable: La grippe coloniale. 1. Le retour d'Ulysse. Cette année-là, l'album avait reçu le Prix des critiques de bande dessinée - en Métropole, comme il faut dire quand on sait que les deux auteurs vivent à la Réunion.
J'avais rencontré Huo-Chao-Si.
"On peut voyager en Métropole une ou deux fois par an, pour se rendre à autant de festivals, me disait-il. Là, on rencontre les gens de la profession, on noue des contacts. Bien sûr, ce prix a été une surprise pour nous. Mais il est aussi la preuve qu’on peut faire de la bande dessinée même si on est loin du lieu où elle est publiée. Certains arts impliquent beaucoup de moyens. On ne devient pas, par exemple, un grand réalisateur de cinéma du jour au lendemain, parce que cela coûte beaucoup d’argent et qu’il faut faire ses preuves petit à petit. Pour la bande dessinée, c’est plus simple. Quand un éditeur décide de publier un album, la suite devient l’affaire du public, de la critique…
La grippe coloniale est la première partie d’une histoire en deux volumes. "Je suis en retard, mais le deuxième sortira cette année", ajoutait Huo-Chao-Si (en 2004 - on attend toujours). Projet ambitieux, plus de cent planches pour raconter la Réunion au moment où reviennent les combattants de la Grande Guerre, dans un état d’esprit situé quelque part entre désir de reconnaissance et désillusion. Le dessinateur reconnaît l’avantage de travailler en véritable symbiose avec un scénariste qu’il connaît depuis longtemps. Ils étaient encore lycéens, ils avaient fondé avec quelques autres Le cri du Margouillat, un fanzine, et au moment où je bavardais avec Huo-Chao-Si, ils se téléphonaient plusieurs fois par jour. De sorte que leur complicité est totale et que le résultat s’en ressent – pour le meilleur.
On verra si le deuxième volume sort un jour - je suppose que oui, j'avais vu les planches déjà bien avancées. On peut en tout cas revenir vers le premier album pour retrouver l'ambiance d'une île sur laquelle tombe, en même temps que le retour des combattants, la grippe espagnole qu'ils importent bien malgré eux...
En réalité, tous les livres qui parlent de la fin de 1918, pour autant qu'ils se veuillent un peu réalistes, doivent tenir compte de cette grippe espagnole omniprésente: un milliard de malades en quelques mois, cela ne passe pas inaperçu.
L'écrivain américain Dennis Lehane ne l'oublie pas dans un polar traduit cette année, dont dont le monde dit le plus grand bien mais que je n'ai malheureusement pas lu. Un pays à l'aube se passe à Boston fin 1918, précisément. Il n'est pas question que de l'épidémie. Celle-ci s'ajoute à une époque troublée dans laquelle la fin de la guerre, le syndicalisme et le terrorisme jouent un rôle.
Petite précision: je n'écris pas cette note pour vous faire peur. Seulement pour vous faire lire...
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