A propos du nouveau roman de Dan Brown, Inferno, qui risque de monopoliser les tables de nouveautés cette semaine en librairie, je vous déjà dit ce que je pouvais en penser après une lecture partielle.
Voilà qui m'autorise le passage à d'autres livres, choisis en partie arbitrairement (je ne les ai pas lus) - mais en partie seulement, car leurs auteurs ne sont pas inconnus - et présentés par leurs éditeurs qui y croient, même sans avoir l'ambition d'égaler les tirages du best-seller américain.
Frédéric Lenoir et Simonetta Greggio, Nina
Adrien est un quadragénaire parisien, célibataire et sans enfants. Il a perdu le goût de vivre et décide, un soir, de se suicider. Il écrit son testament ainsi qu’une dernière lettre destinée à Nina, la femme de sa vie, la seule qu’il ait aimée d’un amour passionné et inconditionnel.
Nina et Adrien étaient des enfants lorsqu’ils se sont rencontrés. Les souvenirs de leurs vacances d’été passées à Ravello, le joyau de la côte amalfitaine, remontent par vagues à la mémoire de Adrien. Repoussant son suicide d’un soir, puis d’un autre et encore d’un autre, il les met par écrit dans cette longue lettre à Nina, qui devient, au fil des nuits, la bouleversante déclaration d’amour qu’il n’avait jamais osé faire à la jeune Italienne. Adrien avait toujours rêvé de devenir écrivain. Il lui aura fallu attendre cet instant ultime pour oser écrire. À bout de forces mais apaisé, il avale un mélange de médicaments et tombe dans un coma profond. Il ne se doute pas que ses mots vont bouleverser plusieurs existences: celle de Nina d’abord, mais également celle de tous ceux qui, de près ou de loin, vont être touchés par son écriture.
Simonetta Greggio et Frédéric Lenoir signent ce roman à quatre mains pour plonger dans l’absolu et la simplicité de l’amour qu’on cherche toute sa vie et qu’on ne trouve, parfois, qu’au tout début.
Annie Ernaux, Retour à Yvetot
«Depuis la parution de mon premier livre, Les armoires vides, il y aura bientôt 40 ans, je suis allée rencontrer des lecteurs dans beaucoup de villes, en France et dans le monde. Jamais à Yvetot, malgré l’invitation qui m’en avait été faite à plusieurs reprises.»
Pour la première fois, le 13 octobre 2012, à la demande de la municipalité, Annie Ernaux accepte de rencontrer les habitants de la petite ville cauchoise où elle a passé son enfance. C’est le texte de cette conférence inédite que publie ce livre, accompagné d’un cahier de photos personnelles avec, en guise de légendes, des extraits de ses livres publiés chez Gallimard.
«Comme ne l’est aucune autre ville pour moi, (Yvetot) est le lieu de ma mémoire la plus essentielle, celle de mes années d’enfance et de formation, cette mémoire-là est liée à ce que j’écris, de façon consubstantielle. Je peux même dire: indélébile.»
«Il n’y a pas en littérature de beaux sujets d’art et (qu’) Yvetot donc vaut Constantinople». Gustave Flaubert (Lettre à sa maîtresse Louise Colet).
Pierre Bergounioux, Géologies
On sent ce qui se passe. On n’a pas besoin de le savoir précisément, à moins d’en éprouver de l’embarras, de la peine. La vie qu’on menait dans les régions rurales pauvres, excentrées, a pris un tour nouveau lorsque leurs habitants sont devenus conscients des privations, de la relégation dont ils étaient frappés. S’expliquer une chose, c’est la mettre à distance, en secouer la tutelle, donc recouvrer, de son côté, un début de liberté. Les mauvaises terres pèsent doublement sur la vie de leurs occupants. La médiocrité du rendement les prive de largesses et le paysage rend mélancolique. C’est cet empire de la terre sur les corps et les âmes qu’on s’est efforcé de saisir.
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