Demain, et jusqu'à lundi, la Foire du Livre de Bruxelles donne rendez-vous aux auteurs, aux lecteurs, aux éditeurs, aux gourmands (car il n'y a pas que des livres). A qui veut... Pendant quelques jours, je vais donc faire comme si j'y étais et présenter quelques écrivains - ou leurs livres - qui, eux, seront vraiment sur place.
Nadine Monfils va débarquer à la Foire du Livre de Bruxelles avec
sous le bras deux nouveaux livres. Cette semaine sortent Maboul Kitchen (Belfond) et la réédition de Mémé goes to Hollywood
(Pocket) - enfin, ce dernier, c'est peut-être plutôt la semaine prochaine. Il y a un peu plus de trente ans, des
cours de morale qu’elle dispensait, elle était passée d’un coup, d’un seul, à Laura Colombe, un des deux premiers ouvrages
publiés au Cri, sous-titré : « Contes pour petites filles
perverses ». Elle pratique toujours le merveilleux, teinté de tendresse et
d’érotisme. Mais elle a évolué vers le polar, accueillie pour deux titres à la
Série noire chez Gallimard avant d’arriver avec Babylone dream chez son principal éditeur actuel – sans oublier les
dix enquêtes du commissaire Léon, rééditées… Pour la faire courte,
cela donne une soixantaine de titres, et des incursions du côté du cinéma, du
théâtre, de la BD.
C’est le résultat d’un travail que Nadine Monfils ne lâche jamais
longtemps : « Ecrire, c’est une
passion. J’adore tellement ça ! Le changement, c’est un certain confort,
parce que ça marche bien et l’angoisse des fins de mois a disparu. » En
moyenne, ses nouveaux romans se vendent à 30.000 exemplaires, avec un pic à
près de 200.000 pour Les vacances d’un
serial killer, en comptant la réédition en poche. C’était la première
apparition de Mémé Cornemuse et l’occasion d’un sérieux coup de pouce d’un
libraire très médiatisé, Gérard Collard.
La romancière lui voue, depuis, une amitié fidèle. Et elle le
défend avec virulence quand on dit que sa manière de présenter des livres à la
télévision se résume à affirmer que l’un est « génial de chez
génial » (catégorie où il range les romans de Nadine Monfils) et l’autre,
« nul de chez nul ». « Il
ne fait pas de concessions, il aime ou il déteste. Sans lui, je ne publierais
plus. Je ne le connaissais pas et mon éditeur ne croyait pas vraiment aux Vacances
d’un serial killer. Je pensais que, si ce
livre-là ne marchait pas au moins correctement, c’était fini. Il y a eu un
petit miracle quand Gérard Collard l’a porté à bout de bras. Les ventes ont
décollé, et ça a suivi. Ce type est très attachant, c’est un vrai
passionné. »
Nadine Monfils aime ceux qu’elle appelle des
fêlés, un peu comme elle, au fond. En Belgique, où elle se trouve quand elle
n’est pas à Montmartre, elle cite Noël Godin, Jan Bucquoy, Jean-Jacques
Rousseau. Et Jean-Claude Van Damme quand il est capable de se moquer de
lui-même. Puisqu’elle pense toujours au cinéma, sans trop en dire tant que les
choses ne sont pas faites, elle a gardé autour d’elle une bande d’acteurs parmi
lesquels Michel Blanc, Dominique Lavanant à qui elle a dédié son avant-dernier roman,
ou Rufus, qui l’a encouragée à écrire sur le Facteur Cheval. Ils ont tous un
point commun : ils la font beaucoup rire. Comme elle nous fait rire aussi
dans ses livres, il doit y avoir une certaine logique dans tout cela.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire