Habituellement, je n'écoute pas de musique en lisant. Ni en écrivant, d'ailleurs. Comme l'une et l'autre activité sont à peu près ce qui emplit mes journées, mon appartement est le plus souvent silencieux. Cette fois-ci, pourtant, j'ai hésité. A la page 229 du dernier roman d'Olivier Adam, Des vents contraires, Paul Anderen, écrivain en manque d'inspiration recyclé en moniteur d'auto-école (sans licence), monte dans la voiture de Combe, un policier qui l'a pris en amitié. Je lisais ceci:
Heureusement, d'ailleurs. Je suis loin de Saint-Malo et mon moral est meilleur que celui du personnage principal. Sa vie est en lambeaux depuis que sa femme a disparu, sans explication. Il s'accroche à ses deux enfants, Clément et Manon. Mais ils ont encore plus besoin de lui que le contraire. Et cette famille semble avoir échoué au bord de la mer comme des naufragés qui auraient été dépouillés de leurs biens les plus précieux.
C'est un livre dans lequel je suis entré comme on pousse la porte d'une maison dans laquelle on est allé souvent, autrefois, et qu'on retrouve avec son air familier. Sinon que, petit à petit, une boule douloureuse naît dans le ventre. Plus rien n'est pareil à ce qu'on a connu, les manques sont criants. La tension monte. Et il me fallait la musique de Bach pour la faire retomber.
Olivier Adam donne au concret une force incroyable. Aucun détail ne lui échappe. Il peint avec précision les moments et les gestes, leur donne le poids du réel. Et ce poids entraîne vers le fond...
Bon, ce n'est pas rigolo, comme livre. Mais c'est formidable. Et les jurés du prix RTL/Lire, qui viennent de de le consacrer, ont eu bien raison de le faire. Encore un bon prix, on n'en sort pas!
Les Suites pour violoncelle emplissaient l'habitacle, la nuit leur allait bien, et le défilé des feux troubles à l'horizon, le ruban des voitures au milieu des champs fuyant vers la ville.J'ai résisté. Pas longtemps, le temps d'un combat de boxe et de quatre pages supplémentaires:
J'ai monté le volume et j'ai fermé les yeux, le violoncelle vibrait jusque dans mon ventre et l'archet me caressait les veines.Voilà pourquoi, vingt pages et quelques minutes plus tard, alors que je commence à écrire ceci, j'en suis toujours à la Troisième suite - en réalité, page 233, c'est la quatrième, mais je ne cherchais pas à établir une parfaite coïncidence entre mon environnement et le roman.
Heureusement, d'ailleurs. Je suis loin de Saint-Malo et mon moral est meilleur que celui du personnage principal. Sa vie est en lambeaux depuis que sa femme a disparu, sans explication. Il s'accroche à ses deux enfants, Clément et Manon. Mais ils ont encore plus besoin de lui que le contraire. Et cette famille semble avoir échoué au bord de la mer comme des naufragés qui auraient été dépouillés de leurs biens les plus précieux.
C'est un livre dans lequel je suis entré comme on pousse la porte d'une maison dans laquelle on est allé souvent, autrefois, et qu'on retrouve avec son air familier. Sinon que, petit à petit, une boule douloureuse naît dans le ventre. Plus rien n'est pareil à ce qu'on a connu, les manques sont criants. La tension monte. Et il me fallait la musique de Bach pour la faire retomber.
Olivier Adam donne au concret une force incroyable. Aucun détail ne lui échappe. Il peint avec précision les moments et les gestes, leur donne le poids du réel. Et ce poids entraîne vers le fond...
Bon, ce n'est pas rigolo, comme livre. Mais c'est formidable. Et les jurés du prix RTL/Lire, qui viennent de de le consacrer, ont eu bien raison de le faire. Encore un bon prix, on n'en sort pas!
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