Je tiens Salman Rushdie pour un grand écrivain, et certains de ses romans ont compté dans ma vie de lecteur. Je n'en suis pas pour autant à prendre tout ce qu'il dit pour parole de vérité. Et j'avoue même ne pas comprendre ses attaques répétées contre le roman de Vikas Swarup - en français, Les fabuleuses aventures d'un Indien malchanceux qui devint milliardaire - dont a été tiré le film aux huit Oscars, Slumdog Millionaire.
Rushdie trouve l'intrigue "d'une prétention véritablement ridicule".
C'est son droit, bien entendu.
Mais pourquoi ne dirais-je pas que je pense tout autrement?
Et voici ce que je pense, écrit lors de la parution de la traduction française. Je suis tout prêt à le redire aujourd'hui.
Chaque individu possède sa culture. Ce qu'il a appris au cours de son existence fait de lui le détenteur d'un savoir à nul autre pareil. Et Ram Mohammad Thomas, orphelin devenu serveur dans un bar, en fait l'éclatante démonstration quand il répond à toutes les questions d'un jeu télévisé, gagnant un milliard de roupies... que la société de production n'a pas les moyens de payer.
Pour les organisateurs de l'émission, Ram a forcément triché. « Inculte », il ne pouvait connaître toutes les réponses. Lorsqu'il veut prouver qu'il a simplement eu de la chance, sa vie se déroule comme une succession d'expériences dont chacune lui a apporté des connaissances éparses - exactement celles qu'il fallait pour devenir milliardaire.
Le premier roman de l'Indien Vikas Swarup est extraordinaire. Au fil des douze questions, treize même tant on ne voulait pas le laisser gagner, la construction du personnage principal devient un suspense bien plus prenant encore que celui de sa fortune croissante - qui peut disparaître à la première erreur.
La mécanique est imparable. Elle happe tout lecteur normalement constitué et fait de Ram un véritable héros de notre temps, capable de déjouer tous les pièges médiatiques avec ses propres atouts, rassemblés au cours d'une pauvre vie... très riche.
Rushdie trouve l'intrigue "d'une prétention véritablement ridicule".
C'est son droit, bien entendu.
Mais pourquoi ne dirais-je pas que je pense tout autrement?
Et voici ce que je pense, écrit lors de la parution de la traduction française. Je suis tout prêt à le redire aujourd'hui.
Chaque individu possède sa culture. Ce qu'il a appris au cours de son existence fait de lui le détenteur d'un savoir à nul autre pareil. Et Ram Mohammad Thomas, orphelin devenu serveur dans un bar, en fait l'éclatante démonstration quand il répond à toutes les questions d'un jeu télévisé, gagnant un milliard de roupies... que la société de production n'a pas les moyens de payer.
Pour les organisateurs de l'émission, Ram a forcément triché. « Inculte », il ne pouvait connaître toutes les réponses. Lorsqu'il veut prouver qu'il a simplement eu de la chance, sa vie se déroule comme une succession d'expériences dont chacune lui a apporté des connaissances éparses - exactement celles qu'il fallait pour devenir milliardaire.
Le premier roman de l'Indien Vikas Swarup est extraordinaire. Au fil des douze questions, treize même tant on ne voulait pas le laisser gagner, la construction du personnage principal devient un suspense bien plus prenant encore que celui de sa fortune croissante - qui peut disparaître à la première erreur.
La mécanique est imparable. Elle happe tout lecteur normalement constitué et fait de Ram un véritable héros de notre temps, capable de déjouer tous les pièges médiatiques avec ses propres atouts, rassemblés au cours d'une pauvre vie... très riche.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire