D'accord, Victor Barrucand est mort en 1934 (il avait 70 ans) et son roman Avec le feu est paru en 1900. C'est donc d'une rentrée littéraire vieille de 110 ans que je vous parle, mais quand même d'un livre réédité aujourd'hui au format semi-poche, comme on disait quand je travaillais en librairie, dans un rayon poches, et qu'on ne savait pas très bien quoi faire de ces livres hybrides - et précieux dans bien des cas.
Victor Barrucand fut un homme étonnant. Il côtoyait, outre Mallarmé, l'écrivain Félix Fénéon, le peintre Paul Signac et le compositeur Ernest Chausson. Ces trois derniers se retrouvent dans son roman sous la forme de personnages fictifs. (Je ne l'ai pas découvert tout seul, je dois l'information à Eric Dussert dont l'érudite préface est bourrée d'informations.)
C'est aussi grâce à Eric Dussert que j'ai appris que Victor Barrucand a fréquenté les anarchistes dont il fait ici le portrait, tout en se tenant à distance. Il a bataillé contre l'antisémitisme, pour le pain gratuit, en faveur des Algériens colonisés, il a poussé Isabelle Eberhardt à écrire et a été son exécuteur testamentaire... Un personnage intéressant, décidément.
Et le roman? Il a vieilli, bien entendu. Mais il est en prise avec la réalité de son époque. Les descriptions sont vives, les conversations parfois un peu moins - il y entre des considérations morales et philosophiques qui les alourdissent. Le jeune Robert, prêt à s'enflammer, est en tout cas un héros qui marque les esprits. Puisque Laure refuse de l'épouser, il est prêt à se sacrifier. Sacrifice discret et inutile dont la seule grandeur est d'accepter le destin qui lui est, croit-il, promis.
Avec le feu est un livre qui méritait bien d'être exhumé. Et peut-être les autres ouvrages de Victor Barrucand vaudraient-ils aussi la peine d'être examinés de près. Plusieurs d'entre eux, cela tombe bien pour les curieux, sont disponibles sur Internet, l'un sur le site Ebooks libres & gratuits, les autres chez Gallica. Les voici, dans l'ordre chronologique de leur édition originale:
Victor Barrucand fut un homme étonnant. Il côtoyait, outre Mallarmé, l'écrivain Félix Fénéon, le peintre Paul Signac et le compositeur Ernest Chausson. Ces trois derniers se retrouvent dans son roman sous la forme de personnages fictifs. (Je ne l'ai pas découvert tout seul, je dois l'information à Eric Dussert dont l'érudite préface est bourrée d'informations.)
C'est aussi grâce à Eric Dussert que j'ai appris que Victor Barrucand a fréquenté les anarchistes dont il fait ici le portrait, tout en se tenant à distance. Il a bataillé contre l'antisémitisme, pour le pain gratuit, en faveur des Algériens colonisés, il a poussé Isabelle Eberhardt à écrire et a été son exécuteur testamentaire... Un personnage intéressant, décidément.
Et le roman? Il a vieilli, bien entendu. Mais il est en prise avec la réalité de son époque. Les descriptions sont vives, les conversations parfois un peu moins - il y entre des considérations morales et philosophiques qui les alourdissent. Le jeune Robert, prêt à s'enflammer, est en tout cas un héros qui marque les esprits. Puisque Laure refuse de l'épouser, il est prêt à se sacrifier. Sacrifice discret et inutile dont la seule grandeur est d'accepter le destin qui lui est, croit-il, promis.
Avec le feu est un livre qui méritait bien d'être exhumé. Et peut-être les autres ouvrages de Victor Barrucand vaudraient-ils aussi la peine d'être examinés de près. Plusieurs d'entre eux, cela tombe bien pour les curieux, sont disponibles sur Internet, l'un sur le site Ebooks libres & gratuits, les autres chez Gallica. Les voici, dans l'ordre chronologique de leur édition originale:
- 1886 : Rythmes et rimes
- 1895 : Le chariot de terre cuite (édition de 1928)
- 1896 : Le pain gratuit
- 1896 : La vie véritable du citoyen Jean Rossignol
- 1906 : Dans l'ombre chaude de l'Islam (avec Isabelle Eberhardt)
- 1927 : La Guerre du Riff
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire