Troisième épisode de ma participation au challenge Maigret. Et c'est à suivre, pendant quelque temps encore.
Une gaieté presque déplacée habite le début de L'écluse n°1. Il n'y a pourtant pas de raisons de s'amuser: Émile Ducrau, le propriétaire d'une entreprise qui possède de nombreuses péniches, a reçu un coup de couteau, avant d'être jeté à l'eau.
Pourtant, quand Maigret arrive le lendemain à Charenton, sur le canal de la Marne, par le tramway 13, tout semble le faire sourire: la servante de Ducrau qui se rajuste, le commissaire devine pourquoi; les rodomontades de Ducrau, complètement rétabli, tout empli de sa fortune et de ses bonnes fortunes auprès des femmes qui cependant lui coûtent cher, avec lequel Maigret éprouve une surprenante complicité.
Le paysage. Une jeune fille entrevue par la fenêtre. Tout est bonheur au policier. Peut-être en raison de la douceur due aux premiers soleils d'avril. Peut-être aussi parce qu'il est à la retraite dans une semaine... Madame Maigret s'inquiète du déménagement, les meubles partent à la campagne. Cette circonstance pousse d'ailleurs Ducrau à lui demander de mettre rapidement un nom sur le mystérieux agresseur, d'autant plus qu'il ajoute personnellement une récompense de 20.000 francs... comme si Maigret était un détective privé! Mais l'entrepreneur a coutume d'agir à sa guise avec tout le monde, il est le tyran de ceux qui l'entourent. Il dit même: «Tous ces gens-là, qui m'appartiennent...»
Il faut vraiment que Maigret soit de bonne humeur! Il faut aussi qu'il y ait autre chose, que Maigret a pressenti et qui, un peu plus tard, deviendra clair dans son esprit: «Il y avait bien deux Ducrau: celui qui paradait, même vis-à-vis de lui-même, parlait fort, se gonflait en une interminable partie théâtrale, et l'autre, qui oubliait soudain de se regarder vivre et qui n'était qu'un homme assez timide et maladroit.»
Ensuite, les choses se gâtent avec deux morts, le fils de Ducrau et l'éclusier. Ainsi qu'avec les secrets qui séparent les hommes en attisant les rancœurs, et sur lesquels Maigret lève lentement le voile, comme s'il avait un peu peur de ce qu'il va découvrir - de quoi effacer le sourire, remplacé par un désagréable vertige. L'humeur de Maigret - comme souvent mais avec davantage de présence que de coutume - fixe l'allure du roman: presque contemplatif au début, puis plus rapide, car il faut bien en finir, cela n'a plus rien de drôle!
Une gaieté presque déplacée habite le début de L'écluse n°1. Il n'y a pourtant pas de raisons de s'amuser: Émile Ducrau, le propriétaire d'une entreprise qui possède de nombreuses péniches, a reçu un coup de couteau, avant d'être jeté à l'eau.
Pourtant, quand Maigret arrive le lendemain à Charenton, sur le canal de la Marne, par le tramway 13, tout semble le faire sourire: la servante de Ducrau qui se rajuste, le commissaire devine pourquoi; les rodomontades de Ducrau, complètement rétabli, tout empli de sa fortune et de ses bonnes fortunes auprès des femmes qui cependant lui coûtent cher, avec lequel Maigret éprouve une surprenante complicité.
Le paysage. Une jeune fille entrevue par la fenêtre. Tout est bonheur au policier. Peut-être en raison de la douceur due aux premiers soleils d'avril. Peut-être aussi parce qu'il est à la retraite dans une semaine... Madame Maigret s'inquiète du déménagement, les meubles partent à la campagne. Cette circonstance pousse d'ailleurs Ducrau à lui demander de mettre rapidement un nom sur le mystérieux agresseur, d'autant plus qu'il ajoute personnellement une récompense de 20.000 francs... comme si Maigret était un détective privé! Mais l'entrepreneur a coutume d'agir à sa guise avec tout le monde, il est le tyran de ceux qui l'entourent. Il dit même: «Tous ces gens-là, qui m'appartiennent...»
Il faut vraiment que Maigret soit de bonne humeur! Il faut aussi qu'il y ait autre chose, que Maigret a pressenti et qui, un peu plus tard, deviendra clair dans son esprit: «Il y avait bien deux Ducrau: celui qui paradait, même vis-à-vis de lui-même, parlait fort, se gonflait en une interminable partie théâtrale, et l'autre, qui oubliait soudain de se regarder vivre et qui n'était qu'un homme assez timide et maladroit.»
Ensuite, les choses se gâtent avec deux morts, le fils de Ducrau et l'éclusier. Ainsi qu'avec les secrets qui séparent les hommes en attisant les rancœurs, et sur lesquels Maigret lève lentement le voile, comme s'il avait un peu peur de ce qu'il va découvrir - de quoi effacer le sourire, remplacé par un désagréable vertige. L'humeur de Maigret - comme souvent mais avec davantage de présence que de coutume - fixe l'allure du roman: presque contemplatif au début, puis plus rapide, car il faut bien en finir, cela n'a plus rien de drôle!
Vos notes "Maigret" sont taillées solidement. J'aime que vous rappeliez les dates de parution. On oublie combien ce personnage est ancré dans les années 30 et ces atmosphères chargées d'attente.
RépondreSupprimerMerci.
http://aludel.hautetfort.com/
Merci, Marion.
RépondreSupprimerPierre