Ma collègue et néanmoins amie Lucie Cauwe publie ce matin, dans Le Soir, un article consacré aux romans les plus cités dans les premières sélections des prix littéraires 2011. J'imagine qu'elle a, comme vous le faites régulièrement (comment, non?), utilisé le récapitulatif que je mets à jour chaque fois que de nouvelles informations sur le sujet sont disponibles.
Quatre écrivains ont été retenus quatre fois par les jurys, et le même nombre se trouve trois fois dans les principales sélections (Décembre, Femina, Flore, Goncourt, Médicis, Renaudot, Wepler/La Poste).
Première surprise: il y manque David Foenkinos, preuve (à venir encore, donc à vérifier) qu'il reste de l'espoir pour les oubliés du milieu de peloton. Foenkinos est présent, quand même, dans les sélections des prix Goncourt et Femina.
Deuxième surprise: un ouvrage paru au mois d'avril, Le dépaysement, de Jean-Christophe Bailly, est cité trois fois. Autant que des livres de la rentrée: Limonov, d'Emmanuel Carrère (je renie les prix littéraires à tout jamais s'il n'en obtient pas au moins un), Du temps qu'on existait, de Marien Defalvard (le phénomène d'jeun, et pourtant si peu débraillé, du moment), et Du domaine des Murmures, de Carole Martinez (que l'un ou l'autre jury aimerait bien accrocher à son tableau d'honneur après l'immense succès public de son premier roman, sans lauriers majeurs).
Dans le peloton de tête, nommés quatre fois, se trouvent Delphine de Vigan avec Rien ne s'oppose à la nuit (où, je dois déjà l'avoir dit, elle change de catégorie après des romans moins indispensables), Patrick Deville avec Kampuchéa (une de ces formidables plongées dans un pays lointain qu'il pratique avec bonheur), Alexis Jenni avec L'art français de la guerre (décidément le premier roman le plus commenté ces dernières semaines, et dont la lecture va me retenir dans les jours qui viennent), et Simon Liberati avec Jayne Mansfield 1967 (que je devrais lire aussi sans trop tarder).
Ces sélections ont-elles un rapport avec le succès en librairie? Plusieurs de ces livres sont en tout cas classés dans les meilleures ventes de romans publiée par Livres Hebdo (du 5 au 11 septembre): Emmanuel Carrère, (3e), Delphine de Vigan (6e), Alexis Jenni (22e) et Carole Martinez (23e). La moitié. Dont les trois quarts d'y seraient retrouvés de toute manière.
Mais les lettres ayant plus de valeur que les chiffres, il reste à juger de la valeur littéraire des livres en compétition (puisque compétition il y a). Ceux-ci et tous les autres. Laissez-moi encore un peu de temps...
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