samedi 12 janvier 2013

Quadrichromie, comment et pourquoi

Onlit Books, le nouvel éditeur de Quadrichromie, m'invite aimablement à faire savoir que le livre est disponible. Et pourquoi ne céderais-je pas à cet appel du pied, alors même qu'il s'agit d'un (petit) livre auquel je tiens, même s'il est ancien?
Le titre annonce la couleur - ou plutôt les couleurs. Quatre textes, appelons-les "nouvelles" pour faire simple (bien que l'étiquette ne corresponde pas tout à fait à ce qu'ils sont), sur des tons très différents. Et probablement écrits sous influence, celle d'écrivains qui m'étaient proches (en esprit), qui m'impressionnaient, y compris au sens de la pellicule impressionnée sur laquelle l'image ne s'efface jamais tout à fait. Je pourrais citer Bernard Noël, Michel Tournier, J.M.G. Le Clézio, Philippe Sollers, dont certaines pages m'accompagnaient pendant que je tentais l'expérience d'une fiction imprégnée du souci de la langue.
C'était il y a longtemps déjà, cette histoire d'écriture longue à venir et de publication éphémère, pour des raisons trop longues à expliquer. Si bien que, malgré un prix littéraire (sans grand écho public, il faut bien le dire), Quadrichromie avait disparu longtemps des circuits traditionnels de la librairie. En 1981, on ne parlait évidemment pas d'édition électronique et la survie minimale du livre s'est faite chez celles et ceux qui l'avaient conservé (j'en ai découvert quelques-uns cette semaine) ainsi que dans les rayons de librairies d'occasion.
Je l'ai d'ailleurs retrouvé là, quand j'étais de passage en Belgique l'année dernière, dans un lieu comme je les aime et au-dessus duquel j'ai logé pendant quelques semaines. Un exemplaire de Quadrichromie a donc quitté L'Oiseau Lire, bel endroit dont je conseille la visite à toute personne qui passe par Mons, pour m'accompagner à Madagascar. Je l'ai relu. Ma foi, je l'aimais bien. Il ne s'agit certainement pas des pages les plus indignes que j'ai écrites.
Puis les choses se sont enchaînées. J'ai numérisé le livre moi-même pour lui redonner l'aspect d'un tapuscrit et je l'ai proposé à un éditeur qui a décidé de le mettre à son catalogue. Il l'a lu très attentivement à son tour, et il me semble que d'avoir enlevé les scories invisibles à mes yeux l'a un peu amélioré.
Le voici donc, tout beau, tout nouveau, ce vieux truc presque oublié. Et, il faut que je le dise, je suis content qu'il existe à nouveau.

1 commentaire:

  1. Je suis content que vous en parliez, de votre livre. Je vais essayer de le trouver ici à Montréal, sinon je vous fais signe. Au plaisir!
    Claudio

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