Déménager des livres... Ouf! Une galère, quand il y en a beaucoup. Je rêvais, cette nuit, d'un de ces déménagements et de la manière dont j'allais me débarrasser d'une Encyclopaedia Universalis, avec quelques suppléments annuels en prime - si, si, j'ai eu ça, dans une autre vie.Quand il faut emplir des cartons à Bruxelles, les porter à Anvers pour les mettre sur un bateau, les retrouver quelques semaines plus tard au port de Toamasina, les ramener à Antananarivo, faire construire des étagères pour un semblant de rangement... Puis changer de maison dans la même ville... Rien que l'idée me tue encore. Un jour, donc, au lieu d'accumuler - ma tendance naturelle -, j'ai décidé qu'il fallait éliminer. Moins de transports, moins d'étagères... et moins de livres. Le manque est parfois cruel, même une bonne bibliothèque ne le compense pas tout à fait.
Et puis, de temps à autre, une bibliothèque numérique surgit. Gallica m'a émerveillé - et continue de le faire, malgré ses défauts - par la richesse du fonds disponible. Internet Archive a beau se situer sur le continent nord-américain, j'y complète souvent mes recherches. Ebooks libres & gratuits m'a apporté le confort des fichiers texte - quand les autres se contentent souvent d'images sous lesquelles les caractères sont vaguement reconnus, la machine étant encore très loin, dans ce domaine, de la capacité humaine à lire, relire, corriger, éditer... Je n'en suis encore qu'au début de mon exploration de la Digital Public Library of America, ouverte depuis quelques jours.
Et, surtout - c'est l'objet de ma note aujourd'hui, j'y viens -, j'ai découvert récemment le Projet PEP's sur le site des Archives et Musée de la Littérature. J'ignore la signification de ce PEP's qui doit être, je suppose, un acronyme. Mais je vois le résultat: 224 ouvrages d'auteurs libres de droits numérisés et téléchargeables au format PDF dans ce qui semble être une excellente qualité - d'où, bien entendu, des fichiers très lourds, ce qui limite la dimension des plages horaires pendant lesquelles je peux les ranger dans mon disque dur (je dispose d'une connexion Internet à débit très capricieux).
Mais j'ai commencé et, même si je ne suis pas près d'en avoir terminé, j'envisage le moment où, dans un avenir plus ou moins lointain, je n'aurai qu'à effectuer une recherche dans mes répertoires pour retrouver en un clin d’œil toute une bibliothèque de littérature belge de langue française. Elle ne sera évidemment pas exactement pareille à celle dont j'ai pu disposer dans une autre vie. Je ne récupérerai jamais certains ouvrages, j'en posséderai d'autres que je n'avais jamais tenu entre les mains. Elle contiendra quelques raretés, aussi. Pensez donc: mon exemplaire de Délires, d'André Baillon, est maintenant celui que l'écrivain a dédicacé à Marie de Vivier, ce qu'apprécieront les connaisseurs de la biographie de l'auteur.
Oui, les premières images de ma nouvelle bibliothèque sont toutes celles de livres d'André Baillon. J'ai transformé mon goût pour l'accumulation en esprit de système, puisqu'on ne se défait jamais complètement des plis qui vous ont construit (ou déformé, c'est selon). Je suis donc l'ordre alphabétique des auteurs.
Quand j'en serai arrivé à Max Waller et que j'aurai épuisé le fonds de PEP's, je passerai à la deuxième campagne de numérisation du même projet. J'y compléterai ma collection des œuvres d'André Baillon, et l'aventure se prolongera jusqu'où elle ira - à moins que ce soit: jusqu'où j'irai, on verra bien.
Et puis, si j'ai besoin de consulter un livre avant que l'organisation alphabétique de mon travail m'ait donné l'occasion de le charger, je sais maintenant où j'ai une chance de le trouver. Bien sûr, il faut s'intéresser de près à la littérature belge de langue française pour trouver un intérêt majeur à ce projet de numérisation. Il se trouve que c'est mon cas et que l'existence de ce fonds contribue à mon bonheur.
Bonheur, oui.
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