Voyez comment les choses se passent: je quitte la ville pendant quatre jours et on en profite pour attribuer les premiers prix littéraires de la rentrée. Trois, pas moins, pour autant de premiers romans, et c'est bien, au fond, que la grande distribution (des récompenses, pas du commerce) commence de cette manière, par des coups de projecteur sur des écrivains lancés pour la première fois dans la cohue de la rentrée. Malheureusement, je n'en ai lu qu'un des trois pour l'instant.
C'est celui de Gaël Faye, Petit pays, dont on parle beaucoup depuis sa sortie. Mais, me semble-t-il, davantage en raison de son sujet que du style qui le porte. On ne sent d'ailleurs pas la présence du rappeur qu'est aussi Gaël Faye. L'écriture est plus classique que nerveuse. L'époque, en revanche, est agitée. Au Burundi, le jeune Gaby, fils d'un Français et d'une réfugiée rwandaise, observe le Rwanda voisin se diriger vers la catastrophe de 1994. Avec ses copains, mais pas comme eux, il cherche où se situer dans les tensions meurtrières. Tremblement de terre et répliques. Ainsi que, donc, Prix du Roman Fnac.
Le Prix "Envoyé par la poste" revient à Thierry Froger pour un roman publié par Actes Sud, Sauve qui peut (la révolution), titre dans lequel les cinéphiles entendront l'écho de celui d'un film de Jean-Luc Godard, Sauve qui peut (la vie), et ce n'est pas par hasard.
Enfin, le Prix Stanislas, émanation d'un grand rassemblement littéraire à Nancy dans quelques jours, échoit à Elodie Llorca pour La correction (Rivages).
Ce n'est qu'un début...
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