Marie-Louise Gagneur,
(« En quoi l’oreille se trouverait-elle froissée du mot professeuse ? »)
Paru le 8 mars 2019
ISBN : 978-2-37363-081-7
Prix de vente : 0,99 € (format epub ou pdf)
Un sujet brûlant agite le monde des lettres et les colonnes
des gazettes pendant l’été 1891. Marie-Louise Gagneur (1832-1902), qui a publié
des livres remarqués, n’en peut plus d’être appelée « auteur » ou
« écrivain ». Elle s’adresse à l’Académie française pour que celle-ci
prenne en considération la féminisation de certains mots dont le masculin s’est
assuré l’exclusivité.
En 2019, ça va mieux. Mais il y a fallu du temps, et il
n’est pas inutile de rappeler un épisode de ce long combat qui passionnait,
cette année-là, si pas les foules, au moins le monde intellectuel français.
Parmi les nombreuses réactions rassemblées dans ce dossier articulé
autour de deux lettres signées par Marie-Louise Gagneur – reprises par
plusieurs journaux –, on trouve tout ce qui pouvait caractériser la société de
l’époque devant les revendications linguistiques d’une femme. Beaucoup de
condescendance, en particulier dans les milieux d’une Académie qui ne fait pas
mentir sa réputation (sa vocation, dit même Leconte de Lisle) conservatrice. Un
peu de moquerie puérile – pourquoi cette femme de lettres ne signe-t-elle pas Gagneresse ou Gagneuse, se demandent deux chroniqueurs (car il n’y a aucune
chance pour que cela soit écrit par des chroniqueuses) ?
Mais aussi des encouragements et un appel à aller plus loin…
Aujourd’hui, l’Académie
française rebaptise Marie-Louise Gagneur autrice, auteure ou écrivaine. Mais
sans grande conviction, en notant que le féminin d’auteur est un cas épineux et
que la forme écrivaine se répand sans s’imposer. Un pas a été fait. Le chemin
est encore long, dont nous voici à revisiter un fragment.
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