Nadine Monfils n’abandonne jamais rien. Ni les expressions
de Belgique qu’elle a importées à Montmartre et dans ses séries policières
loufoques ni les artistes qu’elle apprécie. Aux premières comme aux seconds,
elle consacre des notes dans lesquelles elle tutoie ses lecteurs parce que,
écrit-elle, « je considère d’emblée
ceux qui s’intéressent à mes livres comme des gens intelligents, merveilleux,
formidables et fabuleux comme Amélie Poulain ou l’inventeur du
tire-bouchon. » Elle ne lâche même pas les personnages rencontrés dans
des livres précédents. Elvis Cadillac, le héros de la série en cours, croise
Mémé Cornemuse dans Ice cream et
châtiments, roman au terme duquel le sosie belge de Presley quitte les
Marolles pour s’installer à Montmartre où a vécu, lui dit-on, « le célèbre commissaire Léon, un flic
qui tricotait en cachette ».
C’est donc de Paris que Le rocker en pantoufles se prépare à partir dans sa longue
Cadillac rose pour aller chanter à Dives-sur-Mer, en Normandie, où est enterré
un fan d’Elvis Presley. Il n’est pas fâché de s’éloigner de Bouli, son manager.
Celui-ci le harcèle parce qu’il l’a inscrit aux auditions de The Voice et comprend mal pourquoi son
poulain apprend la nouvelle sans enthousiasme. Elvis Cadillac n’a pas la folie
des grandeurs : « il préférait chanter
dans des petites salles de patronage plutôt qu’à Bercy s’il en avait eu
l’occasion. » Il est resté simple, alors que Bouli rêve de succès…
A Dives-sur-Mer, le jour de l’enterrement, surprise :
ils ne sont que quatre dans l’église, en comptant le curé, Elvis et le cadavre.
Une seule femme pour accompagner le défunt. Duquel, par ailleurs, les
villageois ne semblent pas beaucoup vouloir parler. Parce qu’ils le
connaissaient peu ou parce qu’ils ne l’aimaient pas ? Il y a un mystère
là-dessous. Quand on a lu les deux premiers volumes des enquêtes très
personnelles d’Elvis Cadillac, on devine qu’il va avoir envie de le percer.
D’autant plus qu’il y a, dans un passé récent, la mort de deux adolescentes,
l’une décapitée, l’autre éventrée, dont les corps ont été retrouvés dans une
balise à proximité des falaises.
En s’intéressant à la personnalité du disparu, soupçonné du double meurtre, Elvis Cadillac ouvre une boîte de Pandore – une expression que la romancière aime bien. L’affaire est bien plus complexe qu’il y paraît. Nadine Monfils prend soin des articulations d’un récit qui conduit de rebondissement en rebondissement sur un rythme qui s’ajoute à son habituelle fantaisie.
En s’intéressant à la personnalité du disparu, soupçonné du double meurtre, Elvis Cadillac ouvre une boîte de Pandore – une expression que la romancière aime bien. L’affaire est bien plus complexe qu’il y paraît. Nadine Monfils prend soin des articulations d’un récit qui conduit de rebondissement en rebondissement sur un rythme qui s’ajoute à son habituelle fantaisie.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire