vendredi 27 septembre 2019

Prix littéraires, les enseignements des premiers tours

Le jury du Prix Interallié et celui du Grand Prix du roman de l'Académie française ont été les derniers à fournir, cette semaine, leur première sélection. Les six récompenses considérées comme des institutions (Académie, Goncourt, Renaudot, Femina, Médicis, Interallié) se trouvent donc sur le même pied (de guerre?).
Il y a deux semaines, j'avais relevé les tendances au moment où tout le monde ne s'était pas encore livré aux choix préliminaires. Souvenez-vous, Santiago H. Amigorena était en tête de liste, Nathacha Appanah et Victor Jestin le suivaient de près.
La situation a-t-elle changé?
Oui - et ce n'est pas habituel.
A l'Interallié comme à l'Académie française, on ne s'est pas trop jeté sur les ouvrages qui faisaient la course en tête (si vous me permettez de m'exprimer ainsi, mais comment voudriez-vous le dire autrement?). Ni Amigorena, ni Appanah, ni Jestin.
En revanche, les deux jurys sont tombés d'accord (sans concertation, je suppose) pour retenir les romans de Sylvain Prudhomme et de Karine Tuil. Par les routes et Les choses humaines, parus chez Gallimard, deviennent ainsi les plus souvent sélectionnés. Avec un sérieux avantage sur le premier nommé si on prend en compte (je prends, je prends) les multiples prix annexes, secondaires, tertiaires, enfin, ceux qui comptent quand même un peu et ne disparaissent pas dans un paysage de plus en plus touffu. Sept sélections! Deux de mieux que Santiago H. Amigorena, le suivant dans ce drôle de classement.
Je note que les deux jurys à avoir attendu plus longtemps que les autres pour se dévoiler ont aussi mis en évidence des auteurs et autrices qui n'avaient pas trouvé grâce aux yeux de leurs pairs.
L'Interallié a donc sauvé des eaux Olivier Adam, François Armanet, Jérôme Bastianelli, Georges-Marc Benamou, François Cérésa, Olivier Frébourg et Philippe Lacoche, faisant ainsi cavalier seul pour sept des treize titres de leur liste.
L'Académie française s'est contentée, pour se singulariser, de Jean-Baptiste Andrea, Laurent Binet et Christiane Taubira (trois sur dix).
Mais les deux sélections ont aussi en commun, outre les deux titres déjà cités plus haut, des ouvrages oubliés par les autres, ceux de Bruno de Cessole et de Cécile Coulon.
Est-ce que tout cela est porteur d'une signification profonde? Je n'en sais rien. Vous non plus, j'imagine.
On va donc continuer à surveiller ce qui se passe quand "tomberont" les deuxièmes sélections (c'est-à-dire qu'en tomberont quelques livres). Dès la semaine prochaine, avec des rendez-vous fixés par les Goncourt et Médicis.
A suivre...

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