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Pourtant, je n’ai lu ni Les
grands cerfs, de Claudie Hunzinger (Grasset), qui a reçu cette semaine le
Prix Décembre ni La tentation, de Luc
Lang, Prix Médicis du roman français le lendemain. J’avais déjà lu et apprécié
auparavant des livres de l’une et de l’autre, la présence de l’animal aux bois
fiers n’avait rien pour m’éloigner de leurs nouveaux romans.
Quoiqu’on fasse, on n’arrive décidément pas à tout lire.
(Et je n’ai pas non plus tardé à fournir cette explication
parce que j’aurais été embarrassé d’en trouver une, il ne faut mettre ce retard
que sur le compte de la fourniture électrique qui a été, ces derniers jours,
pire que défaillante. Ce n’est pas la première fois, je me précipite dans ces
cas-là sur les travaux les plus urgents, généralement ce qu’attend de moi Le Soir et c’était, hier, pour écrire un article sur le très beau Miss Islande
d’Auður Ava Ólafsdóttir, traduit par Éric
Bouty, paru chez Zulma et orné désormais d’une bande qui signale le Prix
Médicis étranger.)
Mais je voulais vous
parler des cerfs, et me défendre de la réputation qu’on pourrait me faire de
les fuir, afin de n’être pas en butte à la colère de la prochaine meute de ces
animaux que je pourrais rencontrer – encore que, sous les contrées où je vis,
la probabilité soit mince…
Je rappellerai donc des faits.
Comment je n’ai pas craint de me loger, le temps de la
lecture, à l’Hôtel du Grand Cerf de
Franz Bartelt (Seuil), quelque part du côté de la frontière franco-belge,
malgré le fantôme d’une actrice morte là quarante ans plus tôt et l’inquiétant
remue-ménage qui s’y produit dans l’espace de la fiction.
Comment, avec Caroline Lamarche, j’ai chanté Dans la maison un grand cerf
(Gallimard), en chœur avec Berlinde, plasticienne, qui fait de l’animal un
usage singulier et très personnel.
Comment, enfin, pour ne pas remonter trop loin dans le
temps, j’ai été accompagné par l’image d’un daim blanc (d’accord, il y a une
nuance) grâce à Tiens ferme ta couronne,
de Yannick Haenel (Gallimard), avec Robert De Niro lui-même.
Tu le vois bien, cerf,
petit ou grand, tu es mon ami. Et je serai le tien si tu le désires…
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