Il pleut encore sur Roland-Garros? (A cette heure-ci, je ne sais pas encore ce qui se passera dans l'après-midi, mais les prévisions ne sont pas bonnes et on surveille le Zouave du pont de l'Alma.) Les programmes de remplacement sont à chier? Pas grave, prenez un livre.
Sans rien laisser au hasard puisque, quand même, vous avez le bruit des raquettes et des balles sur terre battue dans la tête. Jean Lovera a composé une anthologie à la mesure de cette quinzaine pourrie par le temps. Le goût du tennis rassemble une trentaine d'auteurs, pas tous écrivains (ou alors, Yannick Noah a bien changé), autour du court.
Voici Shakespeare:
Quand nous aurons accoutumé / Nos raquettes à la balle, / Nous jouerons en France, grâce / A Dieu, un set qui enverra / La couronne de son père dans / «Le Hazard».
Ou Proust:
Un jeune homme aux traits réguliers, qui tenait à la main des raquettes, s'approcha de nous.
Vous préférez David Lodge?
Au club, je joue avec trois autres invalides d'âge mûr. Joe souffre de sérieux ennuis au dos, il porte un corset en permanence et parvient difficilement à servir par en dessus; Rupert a eu un grave accident de voiture, voici quelques années, et il boite des deux jambes, si cela peut se faire; quant à Humphrey, il a de l'arthrite aux pieds et une prothèse de la hanche.
Il reste Delerm, Duras, Sollers, Blondin forcément, et d'autres.
Il manque (par exemple) Daniele Del Giudice et Le stade de Wimbledon:
Je ne m’aperçois presque pas des trois garçons qui se sont assis près de moi, tout de suite au-delà des gradins. Je fixe comme eux le court vide, où la balle doit avoir tracé un huit horizontal entre un joueur et l’autre, comme le signe de l’infini. Il s’agit de comploter contre ce mouvement perpétuel, le même coup qui permet de le redessiner.
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