De ces gestes-là, on ne se lasse pas. Ni du Brésil quand on
évoque le foot, même à l’occasion de l’Euro. Restons-y donc avec Dribble, de Sérgio Rodrigues, où l’on
retrouve le blessé de 1962 évoqué il y a un instant, Pelé lui-même, qui vient
de manquer un tir mais qui semble, de ce raté, faire une réussite :
« Tout en suçant
un morceau de glace ou quelque chose qui y ressemble, le type est en train de
retourner au centre du terrain, il regarde de biais les buts uruguayens. On doit
supposer qu’il est frustré d’avoir raté son tir, mais il paraît tranquille,
d’une placidité qui ne manque pas d’arrogance, celle de quelqu’un qui laisse
entendre qu’en réalité il n’a jamais voulu faire ce qu’il semblait avoir voulu
faire, que tout s’est déroulé conformément au plan prévu et que cette
impression qu’il a laissée au monde entier – qu’il voulait marquer un but,
alors que durant toute l’action son intention était de le rater de très peu,
d’imprimer dans le corps collectif de l’espèce la cicatrice de ce « très
peu », en sachant qu’elle serait plus sûrement brûlante que le plaisir de
la réussite –, que cela représentait le dribble définitif, inconcevable, un
dribble supérieur au dribble qui avait dominé ce pauvre Mazurkiewicz. »
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire