Photo Georges Biard. |
C'est la surprise du chef, dans le long, très long palmarès de l'Académie française. On ne met pas longtemps avant de sursauter: à la deuxième ligne, Médaille de vermeil de la Francophonie, appellation délicieusement désuète et récompense honorifique, sans dotation en euros, voici le nom de Stromae, le chanteur de "Papaoutai", titre dont on mesure, à l'aune des SMS (autrement appelés textos), le souffle enfin libre qu'il donne à la langue française.
Je ne me moque pas. Moi aussi, j'apprécie Stromae. Mais je souris doucement, dans la barbe taillée à l'instant, en pensant aux académiciens déhanchés sur "Alors on danse" ou "Formidable". A moins que leurs enfants, non, leurs petits-enfants, voire leurs arrière-petits-enfants, leur aient glissé à l'oreille le nom du chanteur.
Et non, malgré le titre certes un peu racoleur de cette note de blog, cela ne signifie pas que Stromae peut poser sa candidature au prochain siège libre de l'Académie française. Pas davantage que Bernard Noël, d'ailleurs, très heureusement salué par le Grand Prix de Poésie pour l'ensemble de son oeuvre.
Je vous laisse étudier les 65 distinctions du palmarès, en faisant remarquer au passage que Simon Leys est couronné deux fois par procuration, à travers les livres que lui ont consacrés Philippe Paquet et Pierre Boncenne.
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