Le sport et la culture, est-ce que cela fait bon ménage ? Pas
toujours : quand le football s’apparente à des jeux du Cirque, avec
supporteurs à divers stades de l’ivresse, provoquée par l’alcool ou le
nationalisme, on éprouve quelques doutes. Mais, quand des écrivains s’emparent
du sujet pour en faire un objet littéraire, on reprend espoir. Tout n’est donc
pas perdu. La preuve par une anthologie portative en huit épisodes.
Vincent Duluc est journaliste sportif, ce qui ne lui
interdit pas d’écrire des livres dignes de sortir des rayons spécialisés pour
être rangés auprès d’autres œuvres littéraires. Cette année, il a publié, avec Un printemps 76, un texte plein de
nostalgie douce envers l’époque où il avait treize ans et où Dominique
Rocheteau marquait, pour l’AS Saint-Etienne, les Verts, contre le Dynamo Kiev.
Il y était. Il y est encore…
« On voyait la sueur, on devinait les cris, avec la fraîcheur du soir une fumée les enveloppait, soit qu’ils l’exhalaient, soit qu’elle se dégageait de leurs corps échauffés et devenait vapeur au contact de l’air froid de mars à huit cents mètres d’altitude. Nous étions un rivage qui contemplait le flux et le reflux, les assauts et les contre-attaques, les joueurs grossissaient soudain ou s’éloignaient tandis que la ferveur du stade, de l’autre côté, nous indiquait l’imminence de l’action dangereuse, et puis soudain la vague revenait vers nous et échouait dans un murmure qui était l’écume d’un regret. »
« On voyait la sueur, on devinait les cris, avec la fraîcheur du soir une fumée les enveloppait, soit qu’ils l’exhalaient, soit qu’elle se dégageait de leurs corps échauffés et devenait vapeur au contact de l’air froid de mars à huit cents mètres d’altitude. Nous étions un rivage qui contemplait le flux et le reflux, les assauts et les contre-attaques, les joueurs grossissaient soudain ou s’éloignaient tandis que la ferveur du stade, de l’autre côté, nous indiquait l’imminence de l’action dangereuse, et puis soudain la vague revenait vers nous et échouait dans un murmure qui était l’écume d’un regret. »
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