dimanche 18 mars 2012

Cette semaine, un émir, un écrivain et l'homo comicus

Pas facile de travailler avec François Weyergans, qu'on soit éditeur ou libraire. Non seulement il retient ses manuscrits au-delà de la limite ultime et oblige à retarder la mise en vente, mais en outre, cette fois-ci, il a changé de titre au dernier moment. Du coup, une importante librairie en ligne n'a pas encore, à l'heure d'écrire ces lignes, la bonne couverture... Du moins, ici, c'est vraiment celle que vous découvrirez dans la semaine chez votre libraire, en même temps que les deux autres ouvrages à venir, choisis dans les parutions des jours à venir..

Le 24 décembre 1847, l’émir Abd el-Kader (1808-1883) attend, dans le froid et la pluie, d’embarquer sur Le Solon qui a mouillé dans le petit port de Djemâa-Ghazaouët proche de la frontière marocaine. La veille, après une résistance de quinze années contre le corps expéditionnaire français, il avait signé sa reddition sous la promesse d’être conduit, avec quatre vingt seize de ses proches et compagnons, à Alexandrie ou à Saint-Jean-d’Acre.
A travers la vie de l’émir, chef de guerre mais aussi chef d’Etat, poète, maître soufi et grand voyageur, Abdelkader Djemaï fait revivre une des épopées les plus marquantes du XIXe siècle.
Les paysages d’Algérie qui ont vu naître et combattre l’émir, Tagdempt la capitale qu’il bâtit entre le Tell et le Sahara, l’impressionnante Smala, ville itinérante de vingt mille habitants, puis l’exil en France, en Turquie et en Syrie servent de toile de fond au destin d’un personnage exceptionnel, homme de progrès, de dialogue et de tolérance.
Abdelkader Djemaï est notamment l‘auteur de Camping, de Gare du Nord, du Nez sur la vitre, d’Un Moment d’oubli et de Zohra sur la terrasse, romans et récits parus au Seuil.

Ce pamphlet est né d’un agacement, celui de voir parader sans vergogne, à longueur de médias, une ribambelle d’humoristes d’un nouveau genre, moins amuseurs que donneurs de leçons, moins  «comiques» qu’agents autoproclamés du Bien.
Ils éreintent mais sans risque, ils accusent, ridiculisent, frappent de dérision sans ménager la moindre possibilité de défense. Des procureurs hargneux, dans des procès joués d’avance. Le sérieux, voilà l’ennemi.
Ils règnent à la radio, à la télévision, dans la presse écrite, publient des livres, font des films, achètent des théâtres… C’est une nouvelle féodalité, avec ses prébendes et ses privilèges.
C’est un nouvel intégrisme, celui de la rigolade. Il faut rire de tout mais avec eux. Le rire, «leur» rire est la norme. À les écouter, ils seraient l’actuelle incarnation de la liberté d’expression et de toutes les valeurs réunies de la démocratie. On croit rêver… Leurs saillies sont pourtant d’une incroyable platitude et leurs prêchi-prêcha, troussés à la va-vite, épargnent les vrais puissants. Curieuse époque que la nôtre, qui voit le «bas-bouffon» tenir lieu de conscience et de pensée.


Daniel Flamm est en train de vivre, entre Montréal et Paris, une de ces histoires d'amour innocentes et sans conséquences comme il en avait jusqu'à présent l'habitude. Il ne s'est pas méfié, il a oublié qu'on ne sait jamais jusqu'où va vous conduire une rencontre: «J'ai une histoire à raconter, dit-il. Je ne peux plus la garder pour moi.»
Il se souvient de la première fois ou il a vu sur scène à Montréal une jeune actrice, Justine, et du coup de foudre qui les a réunis malgré leur différence d'âge: «J'adorais passer mes journées avec elle. On ne faisait rien d'autre qu'être ensemble.» Le Royal Romance est le cocktail préféré de Justine...
Les années passent. On propose de moins en moins de rôles à Justine. Daniel travaille pour une importante papeterie finlandaise et publie des romans qu'il vient régulièrement présenter au Salon du livre de Montréal. Il continue de vivre avec sa femme Astrid et leurs deux filles.
Les choses se compliquent lorsque Justine vient s'installer à Paris en cassant le rythme de leurs rencontres dont la rareté faisait le charme. Leurs sentiments s'exprimaient par SMS et envois de cassettes enregistrées. Justine ignore que Daniel est tombé entre-temps très amoureux d'une autre femme, ce qu'il n'ose pas lui dire. Elle s'appelle Florence et le rend, dit-il, «monogame»...
Daniel part pour Strasbourg, sa ville natale, près de sa sœur psychiatre. C'est là qu'il apprend la nouvelle qui va l'anéantir.

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