jeudi 15 mars 2012

La trahison conjugale de Kate O’Riordan

Connie rentre de Rome. Seule. Matt, son mari, avec qui elle était en vacances, est resté là. Il s’est produit, apparemment par accident, une de ces interférences capables de briser un mariage idéal: les retrouvailles avec Greta, l’amour d’enfance que Matt n’avait jamais oublié. Devant leurs trois enfants et la meilleure amie du couple, Connie se trouve totalement désemparée, incapable d’imaginer autre chose que des mensonges pas toujours cohérents, donnant une version au cabinet dentaire de Matt, une autre à Mary, une troisième à l’aîné… Un accident sans gravité mais qui impose le repos, un congrès médical sur lequel Matt est tombé par hasard…
Kate O’Riordan pioche, avec Un autre amour, dans le registre inépuisable de la trahison conjugale, dont on a déjà lu (et vu, et connu) de multiples interprétations. Sa grande qualité est d’en fournir une nouvelle, en disposant ses personnages sur des lignes de force qui leur permettaient, jusque-là, de tenir debout, de cimenter, pour Connie et Matt, leur union. Et de dessiner, sous ces arches en apparence solides, des failles d’autant plus menaçantes que la principale victime, Connie, n’avait rien vu venir.
D’un drame, la romancière extrait aussi des moments drôles, bien que pas toujours pour tout le monde en même temps. Certaines scènes, vues de l’extérieur, sont si absurdes qu’elles poussent au fou-rire. Puis on pense aux conséquences qu’elles impliquent, et c’est moins rigolo. Chaud et froid soufflent ainsi en alternance, préfigurant d’une certaine manière la fin du livre.
Il est d’autant plus impossible de parler de cette fin qu’elle est précédée d’une série de révélations à travers lesquelles tout ce qui semblait acquis depuis le début doit être remis en perspective. Le montage est parfait, comme un plat longuement mijoté en cuisine auquel on ajoute, au dernier moment, des saveurs qui exploseront en bouche comme autant de surprises.

3 commentaires:

  1. vos publications donnent envie de tout lire

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  2. Tout, c'est trop! Enfin, peut-être que non, après tout, puisque je les ai lus.

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  3. *merci* pour cette jolie découverte.

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