Tandis que le jury du Prix Médicis, qui devait annoncer aujourd'hui sa dernière sélection, y renonçait - laissant donc la porte ouverte à de nombreux lauréats possibles, voir ici la deuxième sélection -, l'Académie française, en accord avec son calendrier, a annoncé son Grand Prix du roman. Il va à Adélaïde de Clermont-Tonnerre pour Le dernier des nôtres, ouvrage qui tranche avec la production littéraire française - mais qui n'est pas le seul dans son cas.
De l'Allemagne en 1945 aux Etats-Unis dans les années 70, on y croise des personnages connus - le principal d'entre eux étant Werner von Braun, responsable dans la première époque de la conception des V2 qui bombardaient Londres et, dans la deuxième, du programme spatial américain. Mais les principaux protagonistes du roman sont des êtres de fiction, non moins réels pour le lecteur, à travers lesquels se dessinent toutes les ambiguïtés d'une époque où il valait parfois mieux ne pas être celui que l'on avait été, endosser une autre identité pour mieux passer à travers les mailles du filet qui draguait les criminels de guerre. Quand, dans la queue de la comète tourmentée, naît un enfant, il reste à connaître ses véritables origines. Surtout pour lui-même, afin d'avoir à endosser, ou non, les responsabilités d'un père incertain. C'est le nœud d'une énigme qui court comme un suspens bien mené, avec un évident savoir-faire.
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