Une nouveauté de la Bibliothèque malgache
C’est un peu à cause de Pierre Assouline et de son Dictionnaire amoureux des écrivains et de la littérature, publié chez Plon. Il y parle de Jules Renard en donnant l’envie d’y retourner. Au Journal, bien sûr, mais pourquoi pas aussi au reste, et le reste est venu par hasard. Presque par hasard. Le même dictionnaire contient une entrée « Revues », écrite avec autant d’appétit. Évoque André Suarès, Albert Thibaudet, qui furent des premières années, pas tout à fait au début mais presque, de La Nouvelle Revue française.
Tout en lisant le Dictionnaire amoureux d’Assouline, je m’interrompais sans cesse, courant les archives numérisées, lisant un bout de cet auteur, une page de tel autre, avant de penser à la collection de La Nouvelle Revue française, précisément, que j’avais sous la main. J’y retrouverais Suarès, Thibaudet, et tous ceux auxquels je ne pensais pas. Même Jules Renard, à qui j’avais pensé peu avant, tiens !
Les bibliothèques, la mienne, la vôtre, les établissements spécialisés, les lieux ouverts au grand public, sont de parfaits endroits où se perdre, pour y dénicher des textes dont on ignorait qu’on voulait les lire.
Voilà comment me sont apparues, en guise d’évidences, les Lettres à l’amie de Jules Renard, publiées en deux livraisons de La Nouvelle Revue française, en juillet et août 1913. Je ne les connaissais pas. Vous non plus, peut-être. Elles gagnent à être connues. Il y a là une joyeuse mauvaise foi appliquée à une relation amoureuse qui finit en histoires de la campagne – comme on en trouve aussi dans le Journal.
Les Éditions de la revue les ont publiées, cette même année 1913, dans L’œil clair, avec d’autres textes. L’ensemble faisait un honnête volume, que l’on peut trouver disparate. En hommage au hasard, hasard en partie forcé sur la piste suivie, ressortons donc ces dix-neuf envois, une trentaine de pages dans l’ouvrage. Pour le goût retrouvé des qualités que Pierre Assouline trouve à son Journal : « Jules Renard est de ces rares auteurs dont l’humeur lucide vous réconcilie avec la vie par ses paradoxes ironiques, et la poésie qui nimbe en permanence sa morale littéraire, fût-elle des plus rosses. »
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