Thom Jones avait 71 ans, il est mort la semaine dernière après avoir écrit quelques livres en forme de matchs de boxe. Parmi ceux qui ont été traduits, j'avais lu Coup de froid.
Thom Jones est un teigneux. Du moins est-ce l’impression qu’il donne dans ses livres – dans la vie, on n’en sait rien, et peut-être est-il l’homme le plus charmant, le plus policé du monde. Mais dès qu’il imagine une nouvelle autour de quelqu’un, la situation sera poussée jusqu’à l’exacerbation des sentiments, au bord de la folie des hommes.
Comme Tom Bissell, il aime expatrier ses personnages, quitte à raconter ce qui leur arrive après leur retour aux Etats-Unis, et sous l’influence de leur vie à l’étranger.
Dans Coup de froid, c’est plutôt l’Afrique qui les a marqués. Moses Galen a travaillé en Somalie. Richard a pété les plombs à Nairobi. Ad Magic a chopé la malaria au Rwanda. Bobby s’est fait démolir par une mauvaise dope au Congo.
Les thèmes des nouvelles ressemblent aux conséquences d’une guerre. Les éclopés physiques et psychologiques d’après le Vietnam, le syndrome de la guerre du Golfe… Il s’est passé quelque chose de grave dans la vie de ces hommes et ces femmes, il en reste quelque chose à jamais. On est dans le drame profond, d’autant plus difficile à résoudre que ses contours sont flous.
L’humour n’est cependant pas absent de ce recueil. Au fin fond de la forêt équatoriale, Koestler s’est choisi un babouin comme animal de compagnie. Baptisé George Babbitt, le singe est doté d’une intelligence supérieure à celle de ses congénères. Mais il picole presque autant que son maître, ce qui donne lieu à des scènes d’une irrésistible drôlerie. Sous lesquelles perce une infinie tristesse. Si l’animal ne peut pas être meilleur que l’homme (et réciproquement), où allons-nous ?
Thom Jones est trop bon écrivain pour poser ce genre de questions. Il se contente de les insinuer dans ses récits, de nous faire sentir l’absolue nécessité dans laquelle nous sommes de les faire surgir pendant et après la lecture. C’est un art difficile, et ici très maîtrisé.
Thom Jones est un teigneux. Du moins est-ce l’impression qu’il donne dans ses livres – dans la vie, on n’en sait rien, et peut-être est-il l’homme le plus charmant, le plus policé du monde. Mais dès qu’il imagine une nouvelle autour de quelqu’un, la situation sera poussée jusqu’à l’exacerbation des sentiments, au bord de la folie des hommes.
Comme Tom Bissell, il aime expatrier ses personnages, quitte à raconter ce qui leur arrive après leur retour aux Etats-Unis, et sous l’influence de leur vie à l’étranger.
Dans Coup de froid, c’est plutôt l’Afrique qui les a marqués. Moses Galen a travaillé en Somalie. Richard a pété les plombs à Nairobi. Ad Magic a chopé la malaria au Rwanda. Bobby s’est fait démolir par une mauvaise dope au Congo.
Les thèmes des nouvelles ressemblent aux conséquences d’une guerre. Les éclopés physiques et psychologiques d’après le Vietnam, le syndrome de la guerre du Golfe… Il s’est passé quelque chose de grave dans la vie de ces hommes et ces femmes, il en reste quelque chose à jamais. On est dans le drame profond, d’autant plus difficile à résoudre que ses contours sont flous.
L’humour n’est cependant pas absent de ce recueil. Au fin fond de la forêt équatoriale, Koestler s’est choisi un babouin comme animal de compagnie. Baptisé George Babbitt, le singe est doté d’une intelligence supérieure à celle de ses congénères. Mais il picole presque autant que son maître, ce qui donne lieu à des scènes d’une irrésistible drôlerie. Sous lesquelles perce une infinie tristesse. Si l’animal ne peut pas être meilleur que l’homme (et réciproquement), où allons-nous ?
Thom Jones est trop bon écrivain pour poser ce genre de questions. Il se contente de les insinuer dans ses récits, de nous faire sentir l’absolue nécessité dans laquelle nous sommes de les faire surgir pendant et après la lecture. C’est un art difficile, et ici très maîtrisé.
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