Mykonos, Palerme et Formentera. D’Est en Ouest, presque une
ligne droite – avec le soleil pour témoin. Mais le roman de Jean-Hubert
Gailliot couronné par le Prix Wepler-Fondation La Poste,
s’il s’intitule Le Soleil, fait moins
référence à l’astre, présent malgré tout, qu’à un étrange manuscrit sur la
piste duquel Alexandre Varlop, un narrateur grassement payé, a été lancé. La
piste passe par les lieux que nous énumérions. Elle passe surtout par les noms
de trois créateurs majeurs du siècle dernier, qui auraient été influencés par
sa lecture : Man Ray, Ezra Pound et Cy Twombly. L’auteur du texte est
inconnu. Mais il s’agirait, si ce manuscrit existe, d’une sorte d’absolu
littéraire. De quoi mettre en appétit, en effet, les amateurs d’œuvres d’art sortant
de l’ordinaire.
La quête est conduite paresseusement. Alexandre suit
néanmoins le fil de ses découvertes, en passant par quelques moments intenses.
Le sommet est atteint au De Filippis Non
Stop Surrealistic Cabaret de Palerme, où un spectacle hors du commun met en
scène une énorme masse de chair informe qui se divise et se reconstitue en de
monstrueux accouplements. L’hystérie sexuelle gagne la salle. Un peu moins le
lecteur, en raison de la longueur de l’épisode dont l’intérêt finit par
diminuer.
Le reproche peut être fait à l’ensemble du livre. Trop
souvent, l’écrivain se sent si bien qu’il fait durer les choses, bascule de la
narration à la contemplation et son bonheur n’est pas complètement partagé.
Pourtant, quel sujet ! Et que de découvertes à faire avant de lever tous les mystères du manuscrit ! On a beau être freiné par certaines pages, on va jusqu’au bout. Et on ne le regrette pas.
Pourtant, quel sujet ! Et que de découvertes à faire avant de lever tous les mystères du manuscrit ! On a beau être freiné par certaines pages, on va jusqu’au bout. Et on ne le regrette pas.
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