De la même manière qu'il y a deux rentrées littéraires en France, l'une en août-septembre, l'autre en janvier-février, les prix littéraires, bien que les plus connus soient attribués en novembre, connaissent aussi une période faste autour du Salon du Livre de Paris - qu'il faut maintenant appeler Livre Paris et qui se tient du 17 au 20 mars.
Avant, pendant, même après cette manifestation, des prix littéraires annoncent donc le printemps.
Hier, Olivier Bourdeaut a reçu le Prix du Roman des étudiants France Culture-Télérama pour un premier roman que tout le monde trouve "épatant", En attendant Bojangles. C'est le succès inattendu de ce début d'année, il ne vient pas de Paris (mais de Bordeaux, où sont installées les Editions Finitude).
C'est aussi un premier roman
pétillant, et il est légitime qu'il fasse parler de lui. (Suivez le lien caché dans le titre, vous aurez une idée des dithyrambes de la presse.) La tragédie y avance masquée par le rire
et la musique. Les parents du narrateur semblent avoir une imagination et une
fantaisie sans limites, ce qui n’empêchera pas la réalité de les rattraper.
Dans une langue aussi libre que paraissent l’être les personnages, Nina Simone
chante et le couple danse. Vive le mensonge, même à l’envers, quand il est plus
drôle que la vérité.
Hier aussi, Yann Queffélec a reçu le Prix des Hussards pour L'homme de ma vie, un hommage à son père - que je n'ai pas lu. Et je ne connais guère cette récompense, bien que je vienne de lire, en ignorant qu'il avait reçu ces lauriers l'an dernier mais parce qu'il était réédité en Folio, l'excellent Berezina de Sylvain Tesson. Et que le livre primé en 2014, Le fémur de Rimbaud, de Franz Bartelt, était excellent. On souhaite une qualité comparable au millésime 2016 - précédemment Goncourt, quand même.
Et puis, mais rien à voir avec le Salon du Livre de Paris ni même avec Paris Livre, The Man Booker International Prize 2016 a communiqué, toujours hier, sa "longlist" des meilleurs ouvrages de fiction traduits en Grande-Bretagne. Il en restera six le 14 avril, et le nom du lauréat sera annoncé le 16 mai. Parmi les treize livres retenus, on en trouve un écrit par un Nobel de littérature (Orhan Pamuk), un autre par un auteur masqué (Elena Ferrante), et trois écrits en français.
Ces trois-là sont tous parus au format de poche, il a été question de chacun dans ce blog. Je vous renvoie donc aux notes qui les concernent:
- Marie Ndiaye, Ladivine
- Maylis de Kerangal, Réparer les vivants
- Fiston Mwanza Mujila, Tram 83
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