C'est l'affaire artistico-éditoriale du jour, dont les enjeux se sont noués hier et dont les plus fortunés pourront juger demain, car le livre Le brouillard d'Arles. Carnet retrouvé, de Vincent Van Gogh, sera vendu, à ce moment, au prix de 69 euros.
On en parle depuis le mois de juin, quand la publication de ces dessins, miraculeusement retrouvés à Arles dans un carnet et attribués à Vincent Van Gogh, a été annoncée par quatre éditeurs - les Editions du Seuil pour la France. Hier, une conférence de presse parisienne, où se trouvait Bogomila Welsh-Ovcharov, la spécialiste du peintre hollandais qui a préparé l'édition du livre, a été gâchée par une annonce du Musée Van Gogh d'Amsterdam: les dessins publiés sont probablement une imitation, affirment les experts de ce lieu dédié à l'artiste, ajoutant toutefois qu'ils ne se basent pas sur les originaux.
Je vous fais grâce des arguments des uns et des autres, des commentaires sur l'encre utilisée qui pourrait ou ne pourrait pas, c'est selon, avoir été utilisée par Van Gogh, des enjeux artistiques de croquis à travers lesquels, s'ils sont (ou ne sont pas, bien sûr) des travaux préparatoires aux peintures que nous connaissons bien, autoriser de nouvelles analyses de l'oeuvre.
Et je vous le demande comme je me le demande: sont-ils "beaux" (les guillemets parce que la beauté est une notion complexe) ou non, ces dessins retrouvés, provoquent-ils, ou non, une émotion comparable à celle qui nous saisit devant le surgissement d'un langage graphique dans lequel un homme met toute son âme?
C'est, à dire vrai, la seule question que je me pose - et je n'ai, pour l'instant, pas de réponse.
Que les experts s'en posent d'autres et s'empoignent sur l'authenticité de ce qui est donc devenu un livre, c'est leur combat, sur un autre terrain. Je les y laisse.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire