Georges Ohnet, qui s'est appliqué à raconter, à sa manière, la Grande Guerre, ou comment il la vivait et la pensait, n'en a pas vu la fin: il est mort le 5 mai 1918.
Aujourd'hui, avec le dix-septième fascicule de son Journal d'un bourgeois de Paris pendant la guerre de 1914, la Bibliothèque malgache termine une réédition entreprise dès janvier 2015. A cette occasion, le dernier volet du Journal s'accompagne d'une intégrale.
Pour remettre ce texte en perspective, on peut en lire l'introduction générale, publiée ici au début de l'année dernière: 14-18, la guerre d'un bourgeois de Paris.
«Mata-Hari, la danseuse indienne, souple et nue, sous ses parures, qui s’étirait comme un serpent sur la scène, a fait sa dernière apparition. Elle a été fusillée, hier, à Satory, comme espionne. Ce fut la véritable espionne des romans populaires : immatriculée par la police, chargée de missions clandestines, et rendant au pays qui la payait richement de sérieux et abondants services. C’est un jeu à se faire casser la tête. Elle l’a bien vu. Elle est du reste morte crânement, sans se laisser bander les yeux. Et douze lingots de plomb ont troué ce magnifique corps de femme, qui était celui d’une fameuse coquine.»
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Georges Ohnet a écrit, comme beaucoup de ceux qui ont vécu ces années-là, sur la Grande Guerre.
Pourquoi exhumer son Journal d’un bourgeois de Paris pendant la guerre de 1914 de préférence à d’autres textes qui lui sont contemporains?
Pourquoi rééditer les 2176 pages de ce Journal alors que l’inexistence littéraire de Georges Ohnet est avérée et que même ses écrits sur la guerre ne présentent qu’un intérêt mineur?
La réponse est évidente: parce que Georges Ohnet, parce que ses lecteurs, parce que son statut auprès de ceux-là même dont Jules Lemaître mesurait l’esprit assez étroit pour se retrouver chez lui comme s’ils étaient chez eux.
Le témoignage du feuilletoniste, ses impressions de guerre, sa logorrhée de commentateur imprécis, tout cela représente très probablement une pensée assez commune à bien d’autres Parisiens. Elle tient du Café du Commerce? Oui, sans doute. Mais ces «longues» de comptoir nous disent un état d’esprit. Et celui-ci mérite d’être connu.
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