Tandis que le monde littéraire parisien regarde passer la queue de la comète des prix littéraires (aujourd'hui, le Wepler-Fondation La Poste, jeudi, le Goncourt des Lycéens), Bruxelles entre en effervescence depuis que, samedi, a été publiée la sélection du Prix Rossel. Cinq titres, c'est la tradition, pour préparer la délibération finale du 1er décembre. Je n'aurais pas nécessairement choisi exactement ceux-là, mais les voici, ceux que le jury a retenus.
Hubert Antoine, Danse de la vie brève
On laisse à Hubert Antoine le soin de prononcer correctement le nom de la ville où se déroule, en même temps qu’une révolution, la partie centrale de son premier roman, Danse de la vie brève. Oaxaca est un mot familier pour un auteur belge qui vit à Guadalajara, dans le même pays. Le récit est constitué par le journal d’une jeune femme, Melitza, trois carnets écrits en 2006, commentés et prolongés par son père. Un viol, des cadavres, son amour pour Evo, bien que celui-ci soit avare en manifestations physiques, la Commune d’Oaxaca et une disparition: les événements se succèdent à un rythme très soutenu.
Claire Huynen, A ma place
Franck, l'ami de toujours, mais le temps a fait à l'amitié ce qu'il fait parfois à l'amour, a pris la place de la narratrice quand il a racheté la maison où elle avait grandi et où s'étaient accumulés tant de souvenirs devenus, comme leur relation distendue, un peu vains. Ou comment quinze ans d'amitié se dissolvent en un lieu chargé d'une émotion qui, néanmoins, peine à traverser l'écriture.
Emmanuel Régniez, Notre château
On ne se méfie jamais assez d’une fenêtre à guillotine: elle peut remplir l’office que désigne son nom. Surtout s’il s’agit de défendre le château qu’occupent, quasi reclus, un frère et une sœur fusionnant dans la lecture et l’amour. D’un jeudi à un samedi, leur quiétude est menacée. Des écarts se produisent dans leurs habitudes et se traduisent en phrases répétitives jusqu’à l’obsession. Un roman hypnotisant, dans lequel on chute.
Giuseppe Santoliquido, L'inconnu du parvis
Antoine Comino a vendu une voiture, normal, c'est son métier, à une femme qui servait d'intermédiaire. Il n'a fait qu'apercevoir l'homme qui voulait le véhicule. Et cet homme s'est suicidé. Personne ne semble savoir qui il était. Avait-il une famille, fréquentait-il un groupe d'amis? Peut-on vraiment mourir tout seul? Le garagiste mû par une curiosité sans laquelle il ne se sentirait pas appartenir à l'humanité, cherche des renseignements. Et se découvre lui-même.
Bernard Tirtiaux, Noël en décembre
Bernard Tirtiaux construit, sans précipitation, une œuvre romanesque initiée avec Le passeur de lumière en 1993. Noël en décembre, paru en octobre dernier, en est le septième volume. De 1914 à 1945, à travers une double tragédie historique, Noël et Luise, rassemblés par hasard, séparés par le destin, poursuivis par une bénédiction qui tourne parfois à la malédiction, découvrent qu’ils sont faits l’un pour l’autre. Sinon que tout semble se liguer pour contrarier leur amour…
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