L'information n'est pas nouvelle en soi: les révolutionnaires d'aujourd'hui sont les puissants de demain. Que leur révolution réussisse ou non, ils apprennent dans la dialectique à occuper une place particulière dans la société. Le journal Libération, né dans l'effervescence post-soixante-huitarde avec la bénédiction de Jean-Paul Sartre, est devenu une institution dont les membres pénètrent les institutions anciennes.
Il ne faut donc pas s'étonner du Grand prix du roman de l'Académie française donné hier à Sorj Chalandon pour son cinquième roman, Retour à Killybegs. (J'aurais voulu, d'ailleurs, écrire cette note hier, mais des orages me l'ont interdit.)
Dans cet excellent roman, l'ancien journaliste de Libération revient sur les années difficiles de l'Irlande, la guerre de l'IRA et les ambiguïtés d'un homme, considéré comme un traître. Tyrone Meehan était déjà le personnage principal de Mon traître, publié en 2008. Il était alors envisagé du point de vue de son ami Antoine, un Français qui avait épousé la cause de l'IRA et avait vécu la trahison dans sa chair. Voici cette fois la vérité de Tyrone Meehan par lui-même, et cet autre éclairage est à l'origine d'un livre tout en nuances, superbement écrit.
Projetons-nous maintenant un peu plus loin dans le temps, le 8 décembre. Ce jour-là, l'Académie française procédera à l'élection du successeur de Pierre-Jean Rémy, qui occupait le fauteuil n° 40 et qui est décédé le 27 avril 2010. Plusieurs candidats sont sur les rangs. Parmi eux, Daniel Rondeau, ancien journaliste de, vous l'aviez sur le bout de la langue, Libération.
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