Remplissez, remplissez votre hotte, vous n'en aurez jamais assez - les programmes télé seront nuls à la fin de l'année, comme d'habitude...
Théophile Gautier, Charles Baudelaire
Dédicataire des Fleurs du mal, ami de Baudelaire,
Théophile Gautier lui rendait en 1868, après la mort du poète, un vibrant
hommage. Il parle de l’homme, qui « avait
dans la voix des italiques et des majuscules initiales », mais aussi
du poète qui rapproche le beau et l’horrible. Même ses défauts deviennent des
qualités : « il peut être
mauvais, mais il n’est jamais commun. » C’est un texte sensible, très
éloigné de la critique universitaire actuelle et donc tout à fait rafraîchissant.
Violette Leduc, Thérèse et Isabelle
Un amour absolu,
frémissant des découvertes du plaisir, entre deux adolescentes au pensionnat.
Thérèse et Isabelle ne seront jamais séparées, se répètent-elles. Mais leur
naïveté est tempérée d’éclairs de lucidité qui annoncent déjà la fin de leur
histoire commune. L’éveil des sens dans la confusion des sentiments échauffe
les jeunes corps et porte à incandescence l’écriture de Violette Leduc. Un
classique contemporain de l’autofiction quand elle n’était pas encore à la
mode, en 1966.
Lydia Flem, La reine Alice
Lydia Flem traverse le
miroir en compagnie d’Alice et de la chimiothérapie. Dans « le labyrinthe
des agitations vaines », le monde se révèle très différent de ce qu’il
était auparavant. La poésie n’adoucit pas le parcours médical mais il
l’enracine dans des sens seconds jusqu’à « la Forêt du Pas à Pas de la
Convalescence ». On souffre, certes, mais on savoure aussi l’instant grâce
aux images qui se superposent à la maladie et à son cortège de soins plus
pénibles les uns que les autres.
Didier Daeninckx, Le Banquet des Affamés
Fameux personnage, ce
Maxime Lisbonne auquel Didier Daeninckx redonne vie sous la forme d’une
autobiographie imaginaire. Communard et ami de Louise Michel, puis journaliste
et homme de théâtre, il était surtout mû par un idéal dont il n’a jamais dévié.
Il lui a même donné une forme concrète puisque le Banquet des Affamés, qui donne son titre au livre, est, en 1885,
le lointain ancêtre des Restos du cœur. Avec, près de la place Pigalle, la
création de La Brasserie des Frites Révolutionnaires.
Ferenc Karinthy, Epépé
Un conte absurde et
saisissant. Un linguiste, en route pour un congrès à Helsinki, se retrouve dans
un pays inconnu où rien ne lui permet de se repérer. Et surtout pas la langue.
Elle n’a aucun point commun, ni dans la prononciation ni dans l’écriture, avec
la trentaine de celles qu’il connaît plus ou moins. Même le rapprochement avec
la femme de l’ascenseur, à l’hôtel, ne lui permettra pas de connaître son
nom : Epépé, ou quelque chose
qui y ressemble.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire