Le compte à rebours est, c'est toujours pareil, plus rapide qu'on le croyait. L'odeur de la rentrée, matérialisée par une odeur d'encre fraîche (c'est une image, virtuelle en ce qui me concerne puisque je n'ai encore ouvert, et n'ouvrirai probablement pas, un seul livre imprimé parmi ceux à paraître), est très présente. Excitante - il y a tant de choses à découvrir, les éditeurs en parlent si bien. Encourageante - la création n'est pas morte. Décourageante - comment faire pour lire ne serait-ce que le quart du tiers des 570 romans à paraître? (Une autre image, car le tiers du quart sera franchi dans l'allégresse.)
(A ces 570 ouvrages annoncés, je vais ajouter, pour faire bonne mesure, parce que l'appétit vient en mangeant, un recueil de nouvelles d'un talentueux ami, que la Bibliothèque malgache prépare d'arrache-pied, rendez-vous aujourd'hui avec l'auteur pour terminer les deuxièmes corrections du manuscrit, finaliser le contrat ainsi que le communiqué de presse, rendez-vous avec vous dans quelques semaines pour tout vous dire d'un ouvrage dont nous cherchons encore le titre définitif mais dont les épreuves seront prêtes la semaine prochaine - l'avantage de l'édition numérique, sa souplesse permettant de décider vendredi dernier d'une publication et de l'avoir préparée vendredi prochain.)
Donc, j'ai commencé à me plonger dans la rentrée littéraire, oui. Incapable malheureusement, comme paraît-il le font certain(e)s, de lire dix pages par ci, vingt pages par là pour me faire une rapide idée de ce qui mérite une lecture plus attentive. Car je suis incapable de lire distraitement.
Hier soir, dans le bar de mon quartier où je ponctuais la fin de l'après-midi avec une bière, un autre consommateur avec qui je bavarde quelquefois me disait d'ailleurs: "Quand je te vois avec ta tablette ou ta liseuse, je n'ose pas venir te déranger."
Quelques ouvrages surclassent, parmi ceux que j'ai lus, la masse de ceux qui possèdent des qualités, oui, mais... (Par ailleurs, je n'en ai lu qu'un très mauvais, encore heureux.) Ne parlons que du meilleur: Un monde à portée de main, par Maylis de Kerangal (Gallimard/Verticales), Moi, Marthe et les autres et, puisqu'il double la mise, Pense aux pierres sous tes pas, par Antoine Wauters (Verdier). J'ajoute celui que je suis en train de terminer et dont je pressens qu'il trouvera sa place parmi eux: Arcadie, d'Emmanuelle Bayamack-Tam (P.O.L.).
Mais, dès que j'en aurai lu la dernière page, il faudra que je retourne en arrière. Car les pages livres du Soir, si elles ont un peu maigri pendant la canicule (pour mieux revenir dans leur volume habituel du samedi dès le 18 août), ne font pas relâche et c'est l'occasion de revenir sur quelques ouvrages pour lesquels le temps avait manqué au moment de leur sortie. Ceux d'Anne Tyler, d'Eduardo Halfon et de Daniel Fano sont donc en tête de mon programme de lecture à partir de pas plus tard que tout à l'heure.
A bientôt.
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