Pour en savoir davantage sur Martin Page, le plus simple est de visiter son site. On y lira quelques lignes de biographie: "Né en 1975, Martin Page passe sa jeunesse en banlieue sud de Paris. Son premier roman, Comment je suis devenu stupide, est publié en 2001. Suivront, au Dilettante, La Libellule de ses huit ans (2003), On s’habitue aux fins du monde (2005). Peut-être une histoire d’amour paraît en 2008 aux éditions de l’Olivier. Auteur d’un livre sur la pluie, il écrit également pour la jeunesse à l’Ecole des Loisirs (Conversation avec un gâteau au chocolat, Je suis un tremblement de terre…). Ses livres sont traduits dans une quinzaine de pays."
Il y a mieux encore: le lire. Une parfaite journée parfaite a été réédité récemment en poche. La disparition de Paris et sa renaissance en Afrique est paru en janvier. C'est sur ce livre et sur ses personnages que je l'ai interrogé. Une brève présentation du roman n'est pas inutile, d'abord.
«Par nombre de traits de caractère, de choix et de positions, je me place hors du cours normal des choses. Ce qui s’est produit lors de la semaine suivante procède donc d’une certaine logique.» Mathias, l’«homme de l’ombre» qui rédige depuis douze ans les discours du maire de Paris, doit rencontrer Fata Okoumi, une femme d’affaires africaine grièvement blessée par un policier auquel elle refusait de présenter ses papiers d’identité. Il s’est vu confier par le maire le soin d’apaiser la colère de la victime et d’imaginer le moyen de réparer l’offense. Mais est-ce vraiment le hasard ou une certaine logique qui conduit Mathias à s’attacher déraisonnablement à sa mission? Et à vouloir ardemment exaucer le dernier souhait de Fata Okoumi – quand ce souhait est de faire disparaître Paris?
Mathias, votre personnage principal, semble être un homme sans grandes ambitions, plutôt satisfait de son sort. Et peu soucieux, au moins dans un premier temps, d'influer sur les événements. Est-ce ainsi que vous le voyez?
Oui. Disons que c'est déjà une ambition que de résister à l'ambition. Ne pas obéir à l'incitation à gagner plus, à grimper dans l'échelle sociale demande une grande volonté et un certain acharnement. Mais chez Mathias cela sert aussi à justifier l'inaction dans sa vie personnelle. C'est là qu'il n'est plus vraiment honnête: s'il reste seul, s'il ne prend aucun risque en amour, c'est bien parce qu'il a peur de s'engager. Il s'invente de belles raisons à son inaction. Elles tiennent quand il s'agit de son travail, elles sont valides; elles ne tiennent pas quand il s'agit de sa vie sentimentale. Dans ce cas il se trompe lui-même.
Femme et africaine, Fata Okoumi est presque à l'opposé du cliché correspondant à la femme africaine. S'agit-il d'une volonté délibérée de votre part, ou le personnage s'est-il imposé avec ses caractéristiques?
Oui je voulais proposer un personnage hors des clichés et le plus polysémique possible. Fata Okoumi n'est pas un personnage auquel on s'attend, à tel point que personne n'est à l'aise avec elle. C'est cela qui m'intéressait.
Paris, la ville en général, voire toute organisation humaine, se définissent dans votre roman comme des corps évolutifs. Donc vivants? Et mortels?
Je crois qu'on le sait mais qu'on n'aime pas y penser: les villes et les civilisations sont mortelles. Mais si elles sont mortelles, elles laissent des traces, elles enfantent et inspirent. Il y a des fins et des destructions, mais ce n'est pas stérile: de nouvelles villes naissent, inspirées des villes anciennes. Je ne crois pas à la réincarnation des êtres humains, mais je crois en revanche que les idées et les rêves survivent et ensemencent ailleurs.
Il y a mieux encore: le lire. Une parfaite journée parfaite a été réédité récemment en poche. La disparition de Paris et sa renaissance en Afrique est paru en janvier. C'est sur ce livre et sur ses personnages que je l'ai interrogé. Une brève présentation du roman n'est pas inutile, d'abord.
«Par nombre de traits de caractère, de choix et de positions, je me place hors du cours normal des choses. Ce qui s’est produit lors de la semaine suivante procède donc d’une certaine logique.» Mathias, l’«homme de l’ombre» qui rédige depuis douze ans les discours du maire de Paris, doit rencontrer Fata Okoumi, une femme d’affaires africaine grièvement blessée par un policier auquel elle refusait de présenter ses papiers d’identité. Il s’est vu confier par le maire le soin d’apaiser la colère de la victime et d’imaginer le moyen de réparer l’offense. Mais est-ce vraiment le hasard ou une certaine logique qui conduit Mathias à s’attacher déraisonnablement à sa mission? Et à vouloir ardemment exaucer le dernier souhait de Fata Okoumi – quand ce souhait est de faire disparaître Paris?
Mathias, votre personnage principal, semble être un homme sans grandes ambitions, plutôt satisfait de son sort. Et peu soucieux, au moins dans un premier temps, d'influer sur les événements. Est-ce ainsi que vous le voyez?
Oui. Disons que c'est déjà une ambition que de résister à l'ambition. Ne pas obéir à l'incitation à gagner plus, à grimper dans l'échelle sociale demande une grande volonté et un certain acharnement. Mais chez Mathias cela sert aussi à justifier l'inaction dans sa vie personnelle. C'est là qu'il n'est plus vraiment honnête: s'il reste seul, s'il ne prend aucun risque en amour, c'est bien parce qu'il a peur de s'engager. Il s'invente de belles raisons à son inaction. Elles tiennent quand il s'agit de son travail, elles sont valides; elles ne tiennent pas quand il s'agit de sa vie sentimentale. Dans ce cas il se trompe lui-même.
Femme et africaine, Fata Okoumi est presque à l'opposé du cliché correspondant à la femme africaine. S'agit-il d'une volonté délibérée de votre part, ou le personnage s'est-il imposé avec ses caractéristiques?
Oui je voulais proposer un personnage hors des clichés et le plus polysémique possible. Fata Okoumi n'est pas un personnage auquel on s'attend, à tel point que personne n'est à l'aise avec elle. C'est cela qui m'intéressait.
Paris, la ville en général, voire toute organisation humaine, se définissent dans votre roman comme des corps évolutifs. Donc vivants? Et mortels?
Je crois qu'on le sait mais qu'on n'aime pas y penser: les villes et les civilisations sont mortelles. Mais si elles sont mortelles, elles laissent des traces, elles enfantent et inspirent. Il y a des fins et des destructions, mais ce n'est pas stérile: de nouvelles villes naissent, inspirées des villes anciennes. Je ne crois pas à la réincarnation des êtres humains, mais je crois en revanche que les idées et les rêves survivent et ensemencent ailleurs.
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