Pia Petersen est une romancière née au Danemark, mais elle écrit en français. Elle vient de publier Une livre de chair, livre fascinant à propos duquel je me suis entretenu avec elle. Dans le même temps, un ouvrage précédent, Une fenêtre au hasard, où l'enchaînement des faits suit une logique implacable, est réédité au format de poche.
Dans Une livre de chair, Romain, votre personnage principal, est-il totalement cynique ou complètement paumé?
Il est cynique, oui, il est perdu, pas forcément paumé mais plutôt perdu parce qu'il ne sait pas comment faire. Il n'a jamais travaillé vraiment, il avait de l'argent alors pourquoi travailler? Puis est-il vraiment cynique? Il parle la langue des riches, des très riches pour qui le monde est comme un jeu d'échecs. Cynique ou paumé, peut-être mais j'opte plutôt pour une méconnaissance d'un autre monde, d'une autre langue, celle des gens non-riches et qui ont une réalité très différente.
La logique de L'horreur économique, comme dirait Viviane Forrester, est mise en scène de manière très concrète. Était-ce votre volonté?
Oui. Le thème central du livre est l'argent et la manière dont ceux qui le possèdent voient le monde. On vit dans un système d'où l'humain est exclu par les lois même qu'il a érigées. L'humain n'est plus au centre de la perception qu'il a de lui-même et de son monde mais est devenu un facteur économique, au même titre que n'importe quelle marchandise. C'est ce changement de paradigme que je voulais mettre en lumière.
Alain Mabanckou, qui fait une apparition dans le roman, racontait sur son blog comment vous l'avez côtoyé pendant que vous écriviez ce livre. Y a-t-il beaucoup d'autres «choses vues» dans le roman?
J'aime assez mélanger la fiction et les «choses vues». Je suis allée à Los Angeles, à New York, à Shanghai, j'ai visité des casinos, je fais toujours beaucoup de terrain pour «voir» le roman. D'ailleurs Alain Mabanckou restera un personnage dans mes romans à venir. Dans mes précédents livres, plusieurs personnes sont devenues des personnages sous leur vrai nom, un peu comme s'ils étaient des acteurs à qui l'on attribue un rôle. Quand on ne sait plus ce qui est vrai ou pas, la fiction passe pour vraie mais sans qu'on en soit complètement sûr et ça me semble assez être à l'image d'une société aux prises avec une nouvelle forme de société plutôt virtuelle.
Dans Une livre de chair, Romain, votre personnage principal, est-il totalement cynique ou complètement paumé?
Il est cynique, oui, il est perdu, pas forcément paumé mais plutôt perdu parce qu'il ne sait pas comment faire. Il n'a jamais travaillé vraiment, il avait de l'argent alors pourquoi travailler? Puis est-il vraiment cynique? Il parle la langue des riches, des très riches pour qui le monde est comme un jeu d'échecs. Cynique ou paumé, peut-être mais j'opte plutôt pour une méconnaissance d'un autre monde, d'une autre langue, celle des gens non-riches et qui ont une réalité très différente.
La logique de L'horreur économique, comme dirait Viviane Forrester, est mise en scène de manière très concrète. Était-ce votre volonté?
Oui. Le thème central du livre est l'argent et la manière dont ceux qui le possèdent voient le monde. On vit dans un système d'où l'humain est exclu par les lois même qu'il a érigées. L'humain n'est plus au centre de la perception qu'il a de lui-même et de son monde mais est devenu un facteur économique, au même titre que n'importe quelle marchandise. C'est ce changement de paradigme que je voulais mettre en lumière.
Alain Mabanckou, qui fait une apparition dans le roman, racontait sur son blog comment vous l'avez côtoyé pendant que vous écriviez ce livre. Y a-t-il beaucoup d'autres «choses vues» dans le roman?
J'aime assez mélanger la fiction et les «choses vues». Je suis allée à Los Angeles, à New York, à Shanghai, j'ai visité des casinos, je fais toujours beaucoup de terrain pour «voir» le roman. D'ailleurs Alain Mabanckou restera un personnage dans mes romans à venir. Dans mes précédents livres, plusieurs personnes sont devenues des personnages sous leur vrai nom, un peu comme s'ils étaient des acteurs à qui l'on attribue un rôle. Quand on ne sait plus ce qui est vrai ou pas, la fiction passe pour vraie mais sans qu'on en soit complètement sûr et ça me semble assez être à l'image d'une société aux prises avec une nouvelle forme de société plutôt virtuelle.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire