Au rendez-vous du lundi, une belle brochette d'artistes, tous français: deux chanteuses, deux écrivains, un "inventeur", un film (assez moyen le film). Et un supplément, dont je vous reparle tout à l'heure, après le Zapculture "normal" que vous trouverez en téléchargement en suivant le lien du casque audio.
On commence en musique avec Enzo Enzo, qui a sorti son nouveau disque, Têtue, à la fin du mois dernier, et qui était invitée au Rendez-vous de France Culture. Présentation du disque par son éditeur:
Cinq ans après «Paroli», et après deux disques pour enfants, «Chansons d’une maman» et «Clap!», voici donc un nouvel album qui parle de la vie, de la vie vraie. Enzo Enzo chante la confiance qui renaît quand une histoire s’achève, les éblouissements de l’amour béat, la liberté qui surgit quand les enfants sont enfin partis voler de leurs propres ailes, l’envie de vivre sans les illusions des spiritualités en toc ou de la chirurgie esthétique… Sujets profonds, parfois rudes, mais toujours éclairés de la même lueur de félicité et de courage – «La vie contraint à être heureuse», dit-elle avec un grand sourire. Son disque ressemble à ce sourire: généreux, intime, réaliste, poétique, vaillant, délicat. (00'25"-01'32")
Première page littéraire, ensuite, avec un écrivain peu connu du grand public mais dont le travail marque son époque - la nôtre. Pierre Guyotat publie Arrière-fond et s'explique dans Tout arrive (France Culture) sur la manière dont il écrit:
Pierre Guyotat n’a pas écrit à la table. Pour «Arrière-fond», il lui fallait la voix, éjection de mots, érection de la phrase, assis sur son lit, sur un fauteuil, concentré, le regard plongé à l’intérieur, tourné vers ses 15 ans. Une femme prend note... «Je suis pour une lecture d’action. Je ne suis pas dans la contemplation. Je n’aime pas beaucoup la poésie.» Ainsi, Pierre Guyotat murmure ses phrases au présent et bat le pied, la jambe pour garder la mesure. «Le rythme, j’écris avec du rythme». Le rythme de la main touchant son sexe, le rythme des bordels, le rythme du plaisir, de la chair.
A ces corps sexués s’en confrontent d’autres: entassés, transportés, morts dans les camps. Analogie blasphématoire qui trouble le lecteur tout autant que Pierre Guyotat. (01'32"-03'44")
Avec Jean-Marie Gourio, autre invité de Tout arrive la semaine dernière, on n'est pas très loin de la littérature, même si c'est au théâtre que se jouent actuellement les Nouvelles brèves de comptoir (mises en scène par Jean-Michel Ribes). Vous en avez probablement entendu parler: Gourio tend l'oreille et fait sa récolte. Ce qui donne environ:
«S’il nous reste qu’une heure à vivre, ma femme elle range et moi je picole».
Des phrases qui fusent sans prévenir. Ça jaillit, comme ça, à l’étourdie. Librement. Et ça rebondit de plus belle... À moins que ça s’arrête. Paf. Tout net. Bouche bée, dans une grimace. Ces brèves de comptoir que Jean-Marie Gourio, expert en la matière, et Jean-Michel Ribes, expert en théâtre, donnent à voir et à entendre, relèvent à leur façon du patrimoine de l’humanité. Recueillis avec soin et composés au petit point en un tout étonnamment homogène, ces traits d’esprit ondulés fascinent jusqu’au fou rire. C’est que, souvent involontaires, surgies du gosier innocent de piliers de bistrot invétérés, ces brèves dans leur candide assurance révèlent aussi un fond d’incertitude. Il doute de tout celui qui doute de rien. Fermement convaincu que «ce qui ne va pas dans la société, c’est les gens». La preuve: «Ils ont dit qu’il allait pleuvoir et ils l’ont fait.» Aucun rapport? Pas grave. On se jette un Ricard «a capella». Jamais dupe, au fond: «C’est bien pour la France que les Américains ils aient un président antillais.» Qui dira le contraire? (03'44-05'56")
Le DVD de la semaine n'est pas un chef-d'œuvre. Réalisé par James Huth, avec Jean Dujardin, Sylvie Testud, Michaël Youn, Alexandra Lamy et Daniel Prevost (entre autres), Lucky Luke est un divertissement qui se veut spectaculaire, et l'est parfois, mais sur un scénario dont toutes les ficelles sautent aux yeux - quand elles ne lâchent pas.
Le train ne siffle pas trois fois, bien qu'il y ait des rails sur la prairie. Las Vegas se plante au milieu du désert. Jessie James, Billy the Kid et Calamity Jane sont au rendez-vous (il ne manque que les Dalton). La féminité reste une question quasi insoluble, forcément, pour un poor lonesome cow-boy qui prend son bain avec ses bottes. Et le seul personnage raisonnable du casting est Jolly Jumper. Oui, le cheval...
Si vous regardez ça négligemment un soir de grande fatigue et souriez deux ou trois fois pendant le film, je ne vous en voudrai pas...
En attendant, je vous sers un bout du son de la bande annonce. (05'56"-07'39")
Je vous ai parlé il y a peu de Catherine Cusset et de son Brillant avenir, le roman pour lequel elle a reçu le prix Goncourt des Lycéens. Dans Laissez-vous tenter (RTL), où les livres de poche sont présents chaque semaine, elle s'explique brièvement sur ce livre. (07'39"-08'17")
Pour terminer, ou presque, Françoise Hardy sort un nouvel album cette semaine, La pluie sans parapluie. France Inter permettait, pendant le week-end, de l'écouter en avant-première. Je partage avec vous le début de la première plage, et les informations sur le disque (que j'aime bien).
Quatre ans après les duos de Parenthèses, Françoise Hardy sort La Pluie sans parapluie, un album radieux, voire ouvertement pop sur plusieurs titres, à commencer par le single Noir sur blanc. Un goût retrouvé pour les tempos enlevés guide aussi Les Pas ou encore le très swingin’ sixties Je ne vous aime pas, que Françoise Hardy dédie à Danièle Darrieux et à cette réplique endolorie qu’elle prononçait dans Madame de…
La génèse de l'album: Pendant que Françoise Hardy écrivait , Alain Lubrano, son complice depuis quinze ans, mit la main à travers MySpace sur une artiste allemande: Fouxi. Il fit écouter à Françoise une chanson de la jeune femme, curieusement chantée en français et s'intitulant La Pluie sans parapluie. Cette chanson, remaniée avec l'accord de l'auteur, deviendra le fleuron de ce nouvel album, au point de donner son nom à l'album.
A l'occasion de cet album, Françoise Hardy a travaillé pour la première fois avec La Grande Sophie (qui signe les paroles et musiques de Mister), Arthur H (Les mots s’envolent), Jean-Louis Murat (le temps de Memory divine aux teintes country-blues), ou encore Calogero (le single Noir sur blanc). (08'17"-10'17")
Ce n'est pas fini pour aujourd'hui, puisque je vous ai promis un supplément. Un assez long extrait d'Esprit critique (France Inter), presque six minutes pour faire le point sur la présence de la culture française à l'étranger, à travers des institutions en pleine restructuration pour l'instant. Un deuxième casque pour vous conduire vers cette séquence présentée ainsi:
L'influence d'un pays dans le monde, on la mesure par son économie, son armée, mais aussi par sa culture, sa langue, ses artistes présents à l'étranger: cette diplomatie culturelle, Bernard Kouchner entend la réformer pour la rendre plus forte, mais cette réforme du ministre des affaires étangères déplaît...
Je réserve mes commentaires à mon autre blog, le sujet ayant une certaine importance à Madagascar.
On commence en musique avec Enzo Enzo, qui a sorti son nouveau disque, Têtue, à la fin du mois dernier, et qui était invitée au Rendez-vous de France Culture. Présentation du disque par son éditeur:
Cinq ans après «Paroli», et après deux disques pour enfants, «Chansons d’une maman» et «Clap!», voici donc un nouvel album qui parle de la vie, de la vie vraie. Enzo Enzo chante la confiance qui renaît quand une histoire s’achève, les éblouissements de l’amour béat, la liberté qui surgit quand les enfants sont enfin partis voler de leurs propres ailes, l’envie de vivre sans les illusions des spiritualités en toc ou de la chirurgie esthétique… Sujets profonds, parfois rudes, mais toujours éclairés de la même lueur de félicité et de courage – «La vie contraint à être heureuse», dit-elle avec un grand sourire. Son disque ressemble à ce sourire: généreux, intime, réaliste, poétique, vaillant, délicat. (00'25"-01'32")
Première page littéraire, ensuite, avec un écrivain peu connu du grand public mais dont le travail marque son époque - la nôtre. Pierre Guyotat publie Arrière-fond et s'explique dans Tout arrive (France Culture) sur la manière dont il écrit:
Pierre Guyotat n’a pas écrit à la table. Pour «Arrière-fond», il lui fallait la voix, éjection de mots, érection de la phrase, assis sur son lit, sur un fauteuil, concentré, le regard plongé à l’intérieur, tourné vers ses 15 ans. Une femme prend note... «Je suis pour une lecture d’action. Je ne suis pas dans la contemplation. Je n’aime pas beaucoup la poésie.» Ainsi, Pierre Guyotat murmure ses phrases au présent et bat le pied, la jambe pour garder la mesure. «Le rythme, j’écris avec du rythme». Le rythme de la main touchant son sexe, le rythme des bordels, le rythme du plaisir, de la chair.
A ces corps sexués s’en confrontent d’autres: entassés, transportés, morts dans les camps. Analogie blasphématoire qui trouble le lecteur tout autant que Pierre Guyotat. (01'32"-03'44")
Avec Jean-Marie Gourio, autre invité de Tout arrive la semaine dernière, on n'est pas très loin de la littérature, même si c'est au théâtre que se jouent actuellement les Nouvelles brèves de comptoir (mises en scène par Jean-Michel Ribes). Vous en avez probablement entendu parler: Gourio tend l'oreille et fait sa récolte. Ce qui donne environ:
«S’il nous reste qu’une heure à vivre, ma femme elle range et moi je picole».
Des phrases qui fusent sans prévenir. Ça jaillit, comme ça, à l’étourdie. Librement. Et ça rebondit de plus belle... À moins que ça s’arrête. Paf. Tout net. Bouche bée, dans une grimace. Ces brèves de comptoir que Jean-Marie Gourio, expert en la matière, et Jean-Michel Ribes, expert en théâtre, donnent à voir et à entendre, relèvent à leur façon du patrimoine de l’humanité. Recueillis avec soin et composés au petit point en un tout étonnamment homogène, ces traits d’esprit ondulés fascinent jusqu’au fou rire. C’est que, souvent involontaires, surgies du gosier innocent de piliers de bistrot invétérés, ces brèves dans leur candide assurance révèlent aussi un fond d’incertitude. Il doute de tout celui qui doute de rien. Fermement convaincu que «ce qui ne va pas dans la société, c’est les gens». La preuve: «Ils ont dit qu’il allait pleuvoir et ils l’ont fait.» Aucun rapport? Pas grave. On se jette un Ricard «a capella». Jamais dupe, au fond: «C’est bien pour la France que les Américains ils aient un président antillais.» Qui dira le contraire? (03'44-05'56")
Le DVD de la semaine n'est pas un chef-d'œuvre. Réalisé par James Huth, avec Jean Dujardin, Sylvie Testud, Michaël Youn, Alexandra Lamy et Daniel Prevost (entre autres), Lucky Luke est un divertissement qui se veut spectaculaire, et l'est parfois, mais sur un scénario dont toutes les ficelles sautent aux yeux - quand elles ne lâchent pas.
Le train ne siffle pas trois fois, bien qu'il y ait des rails sur la prairie. Las Vegas se plante au milieu du désert. Jessie James, Billy the Kid et Calamity Jane sont au rendez-vous (il ne manque que les Dalton). La féminité reste une question quasi insoluble, forcément, pour un poor lonesome cow-boy qui prend son bain avec ses bottes. Et le seul personnage raisonnable du casting est Jolly Jumper. Oui, le cheval...
Si vous regardez ça négligemment un soir de grande fatigue et souriez deux ou trois fois pendant le film, je ne vous en voudrai pas...
En attendant, je vous sers un bout du son de la bande annonce. (05'56"-07'39")
Je vous ai parlé il y a peu de Catherine Cusset et de son Brillant avenir, le roman pour lequel elle a reçu le prix Goncourt des Lycéens. Dans Laissez-vous tenter (RTL), où les livres de poche sont présents chaque semaine, elle s'explique brièvement sur ce livre. (07'39"-08'17")
Pour terminer, ou presque, Françoise Hardy sort un nouvel album cette semaine, La pluie sans parapluie. France Inter permettait, pendant le week-end, de l'écouter en avant-première. Je partage avec vous le début de la première plage, et les informations sur le disque (que j'aime bien).
Quatre ans après les duos de Parenthèses, Françoise Hardy sort La Pluie sans parapluie, un album radieux, voire ouvertement pop sur plusieurs titres, à commencer par le single Noir sur blanc. Un goût retrouvé pour les tempos enlevés guide aussi Les Pas ou encore le très swingin’ sixties Je ne vous aime pas, que Françoise Hardy dédie à Danièle Darrieux et à cette réplique endolorie qu’elle prononçait dans Madame de…
La génèse de l'album: Pendant que Françoise Hardy écrivait , Alain Lubrano, son complice depuis quinze ans, mit la main à travers MySpace sur une artiste allemande: Fouxi. Il fit écouter à Françoise une chanson de la jeune femme, curieusement chantée en français et s'intitulant La Pluie sans parapluie. Cette chanson, remaniée avec l'accord de l'auteur, deviendra le fleuron de ce nouvel album, au point de donner son nom à l'album.
A l'occasion de cet album, Françoise Hardy a travaillé pour la première fois avec La Grande Sophie (qui signe les paroles et musiques de Mister), Arthur H (Les mots s’envolent), Jean-Louis Murat (le temps de Memory divine aux teintes country-blues), ou encore Calogero (le single Noir sur blanc). (08'17"-10'17")
Ce n'est pas fini pour aujourd'hui, puisque je vous ai promis un supplément. Un assez long extrait d'Esprit critique (France Inter), presque six minutes pour faire le point sur la présence de la culture française à l'étranger, à travers des institutions en pleine restructuration pour l'instant. Un deuxième casque pour vous conduire vers cette séquence présentée ainsi:
L'influence d'un pays dans le monde, on la mesure par son économie, son armée, mais aussi par sa culture, sa langue, ses artistes présents à l'étranger: cette diplomatie culturelle, Bernard Kouchner entend la réformer pour la rendre plus forte, mais cette réforme du ministre des affaires étangères déplaît...
Je réserve mes commentaires à mon autre blog, le sujet ayant une certaine importance à Madagascar.
Petite cerise sur le gateau,
RépondreSupprimernous postons a l'intention de tous vos auditeurs, un extrait de la derniére émission"One shor not"
http://tinyurl.com/ybah5fg
Vous pouvez continuer à regarder "Taratata",mais ne vous privez pas de ce petit bijou
Si par hazard, cet extrait ne restait pas sur "daily motion" nous vous le déposons sur"médiafire " , (128 Mo divx correct )
connexion plus rapide pour charger ce dossier que ,de le regarder sur "daily motion" pour les radins (Bek.. et les autres )
Cela vous permet d'en faire profiter tous vos amis de Tana ou de tout le pays betsileo,
En effet les émissions de télé sur le net, sont souvent bloquées a la frontiére
c'est aussi odieux qu'imbécile
Je ne connaissais pas cette jeune femme,
Si vous l'appréciez,comme moi, je vous dégotte une de ses partitions :
http://tinyurl.com/yc3dhq3
Si vous n'étes pas trop gourmand,j'ai l'habitude de distiller des partoches (par mail privé ) à mes amis malgaches musiciens
Pourquoi la culture française ne rayonne-t-elle plus à l'étranger ?
RépondreSupprimerTélérama 3140
http://www.telerama.fr/monde/pourquoi-la-culture-francaise-ne-rayonne-t-elle-plus-a-l-etranger,53746.php
L'article, de la revue Défense, d'Anne Gazeau-Secret, ancienne haute responsable du Quai d'Orsay
http://images.telerama.fr/medias/2010/03/media_53746/pourquoi-la-culture-francaise-ne-rayonne-t-elle-plus-a-l-etranger,M35144.pdf
dans mon" deblock note"
http://sainagasydadabe.blogspot.com/2010/03/blog-post.html
salama,
RépondreSupprimerpetite goutte de pluie dans la flaque de la rentrée littéraire,
bien entendu, seule,une fierté marseillaise, me poussera à ,faire cas de ce "phénoméne ",
Un sujet ,dans dernier "Métropolis", fait un tour d'Europe des blogs littéraires,et des nouvelles formes éditoriales,
http://www.dailymotion.com/video/xcoea2_1-marc-edouard-nabe-ce-soir-ou-jama_creation
"Les écrivains et Internet "
RépondreSupprimerhttp://www.arte.tv/fr/Echappees-culturelles/metropolis/3042788.html#3
Christophe Claro
RépondreSupprimerhttp://towardgrace.blogspot.com/
Avec le blog de E. Chevillard, encensé partout,
l'un des 2 blogs d'écrivains,signalés ici,figure dans le sujet signalé dans "Métroplis " ,juste au dessus