mardi 6 novembre 2012

Lundi était une belle journée pour la littérature


Les jurys ont ouvert la semaine en fanfare. Rien que d'excellents romans bourrés de qualités littéraires. Patrick Deville (photo ci-dessus) était mon favori depuis bien avant le début de la saison, quand on commence les lectures en piochant parmi les 646 romans annoncés pour la rentrée. Je ne vais donc pas me plaindre de son prix Femina pour Peste & choléra. Bien sûr, son éditeur, le Seuil, a mis un peu de pagaille en lançant l'information sur Twitter avant l'heure, ce qui a provoqué une reculade avant l'explosion de joie officiellement autorisée. Quelqu'un va se faire taper sur les doigts - en apparence. Car mon petit doigt, le mien, me dit que la maison d'édition se réjouit, en fait, d'avoir eu une raison, serait-elle accidentelle, de faire parler d'elle. Et, après tout, souvenez-vous: le jeudi 24 octobre, jour de proclamation du Grand prix du roman de l'Académie française, c'était déjà le bordel. Le nom de Joël Dicker circulait lui aussi avant l'heure sur Twitter (décidément!) alors que les photographes, sur place, entouraient Jérôme Ferrari...
Le prix Femina étranger a eu la main heureuse aussi - il n'y avait que du bon, du très bon même, dans sa dernière sélection - en choisissant Julie Otsuka et Certaines n'avaient jamais vu la mer. Chez un éditeur (Phébus) dont la politique de traductions, solide et audacieuse, mérite bien de temps à autre une récompense de ce genre. J'avais lu ce roman plus tard, en septembre, peu avant le Festival America où Julie Otsuka était invitée. Indirectement, ce prix salue donc aussi le fondateur du festival, l'ami Francis Geffard - un éditeur (chez Albin Michel) qui aime dire du bien, quand il le pense, de livres parus chez des confrères.
Je ne peux rien dire, en revanche, du prix Femina essai, puisque je n'ai pas lu Ethno-roman, de Tobie Nathan.
En revanche, le prix Virilo confirme d'année en année la qualité de son palmarès alors qu'il n'en est qu'à sa cinquième année d'existence. Je ne connais pas Robert Alexis, le premier lauréat. Mais les suivants, Laurent Mauvignier, Emmanuel Dongala, Eric Chevillard et maintenant Pierre Jourde (Le maréchal absolu) sont des écrivains qui comptent pour moi, lecteur - et pour vous aussi, j'espère.
Une excellente journée, donc, qui donne peut-être le ton de cette semaine particulièrement chargée en lauriers. Aujourd'hui, le prix Médicis sera, comme le Femina, attribué trois fois: à un roman français (Philippe Djian est mon favori), à un roman étranger et à un essai.
Mon petit doigt, volubile ce matin, me dit que les deux premiers romans que j'ai lus dans cette rentrée seront couronnés. Le premier, c'était celui de Patrick Deville. Le deuxième, vous le saurez tout à l'heure, parce que je ne vais pas trahir le secret de mon petit doigt avant l'heure. Je ne travaille pas au Seuil, moi...

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