Sur le terrain des littératures d'Europe de l'Est, les Editions Noir sur Blanc ont pris une place majeure. On n'oublie pas que la Librairie polonaise de Paris a aussi été créée par ses fondateurs. Trois titres au programme de la rentrée 2009.
Andrzej Bart, Don Juan, une fois encore (10 septembre)
Traduit du polonais par Robert Bourgeois
La reine Jeanne de Castille, dite «Jeanne la Folle», se désespère de la mort de son mari, Philippe le Beau. Elle refuse de voir son corps inhumé et voyage avec lui à travers le pays, causant un scandale non seulement en Espagne, mais dans toute l’Europe catholique du seizième siècle.
À partir de cette histoire véridique, Andrzej Bart nous livre un roman proche des récits fantastiques de la littérature gothique du dix-neuvième siècle. Alors qu’il s’est retiré dans un monastère pour expier sa vie dissolue, Don Juan est appelé à la rescousse pour ramener la reine à la raison. Il gagne peu à peu sa confiance. L’intrigue prend alors de multiples directions, incluant un crime, une enquête et une histoire d’amour.
Entre scènes de duel, complots dans les plus hautes sphères de l’Église, descriptions de torture dans de sombres châteaux et dialogues incisifs entre inquisiteurs, l’auteur parvient à recréer l’atmosphère imprégnée de surnaturel de la fin du Moyen Âge.
Andrzej Bart s’amuse également des conventions du genre, parsemant son récit de multiples allusions à la littérature contemporaine.
Figure importante de la littérature polonaise contemporaine, auteur de fiction et de scénarios, Andrzej Bart, né en 1951, reste très discret sur sa biographie. Son roman Rien ne va plus a reçu un accueil enthousiaste de la critique. Récompensé par le prix Kościelski en 1991, il a été traduit en français et publié aux Editions Noir sur Blanc en 1993. Il a ensuite publié Le Goût du voyage (Noir sur Blanc, 1999), et, sous le nom de plume Paul Scarron Junior, Le Cinquième Cavalier de l’Apocalypse (Noir sur Blanc, 1999).
Jáchym Topol, Zone cirque (17 septembre)
Traduit du tchèque par Marianne Canavaggio
Dans la campagne tchèque, un orphelinat tenu par des bonnes sœurs (qui passent au goudron la bouche des petits menteurs) tombe aux mains d’éducateurs musclés, formés à l’école de la «Grande guerre patriotique» et des camps soviétiques. Les garçons, dont le jeune héros, Ilia, recevront une éducation paramilitaire sommaire, avant d’être confrontés à l’invasion du pays par les troupes du Pacte de Varsovie.
Alors que la population organise la résistance, Ilia est enrôlé par une division de tankistes soviétiques et participe à leurs combats et exactions.
Mais ce ne sont qu’actions secondaires: la véritable mission de cette unité consiste à rassembler divers cirques ambulants pour transformer la région en un grand parc d’attraction socialiste. Un improbable Disneyland à la mode Topol: animaux, Gitans, monstres, acrobates, résistants, tous plus ou moins authentiques, peuplent les rencontres d’Ilia. Et le monde tourne au burlesque et au fantastique.
Toute la seconde moitié du XXe siècle défile en quelques mois: l’affrontement Est-Ouest, le pouvoir communiste, le Goulag, les mouvements d’opposition se percutent dans un enchaînement loufoque. Quand Topol rejoue le Printemps de Prague, il invente la Troisième Guerre mondiale…
Dans ce chaos d’apocalypse, le petit Ilia poursuit son propre chemin avant de découvrir sa filiation, comme au terme des légendes, et de retourner au pays.
Né à Prague en 1962, petit-fils du romancier Karel Schulz et fils du dramaturge dissident Josef Topol, Jáchym Topol est un représentant typique de l’underground tchèque de l’après 68. Auteur de chansons pour les groupes rock «Les chiens soldats» et «Route nationale», il est co-fondateur des éditions «Congestion cérébrale» et de l’importante revue clandestine Revolver. Après avoir publié plusieurs recueils de poèmes en samizdat, il obtient un succès considérable avec des romans nourris de références autobiographiques: Angel Exit (disponible en poche chez «J’ai lu») et Missions nocturnes.
Claude Bouheret, Atlas littéraire des pays d'Europe centrale et orientale, 1750-1950 (1er octobre)
D’Ivo Andric à Stefan Zweig, cet atlas littéraire, géographique et historique, se propose d’inscrire dans l’espace et dans le temps les grands écrivains d’Europe centrale et orientale, depuis la fin du siècle des Lumières jusqu’à l’époque de la Guerre froide.
Pour faciliter la consultation, le livre a pris la forme d’un dictionnaire accompagné de cartes. Il présente dans l’ordre alphabétique cent trente-trois romanciers, poètes et mémorialistes, dont treize prix Nobel, traduits et publiés en français, qui ont écrit dans leur langue maternelle (allemand, tchèque, hongrois, serbo-croate, slovène, italien, polonais, yiddish, roumain, albanais, bulgare) et quelquefois dans une langue d’adoption (anglais, français ou hébreu). Il propose également certains toponymes – villes ou régions – réels ou imaginaires, qui ont joué un rôle important dans les littératures concernées et sont devenus autant de lieux de mémoire: de la Cacanie de Musil au Yiddishland de Singer, en passant par la Bucovine, la Bohême et la Transylvanie.
Appartenant à des pays qui ont changé de frontières au fil du temps, issus de nations qui furent soumises aux événements les plus tragiques de l’histoire de l’Europe, ces écrivains cosmopolites et polyglottes, juifs pour un grand nombre d’entre eux, rescapés des camps de déportation pour certains, connurent souvent des destinées exceptionnelles.
Passionné des littératures d’Europe centrale et orientale, Claude Bouheret a occupé différentes fonctions culturelles au Ministère des Affaires étrangères. Il a été en poste à Paris, Bonn, Istanbul, Rome et Varsovie, ainsi qu’au Caire et Los Angeles.
Andrzej Bart, Don Juan, une fois encore (10 septembre)
Traduit du polonais par Robert Bourgeois
La reine Jeanne de Castille, dite «Jeanne la Folle», se désespère de la mort de son mari, Philippe le Beau. Elle refuse de voir son corps inhumé et voyage avec lui à travers le pays, causant un scandale non seulement en Espagne, mais dans toute l’Europe catholique du seizième siècle.
À partir de cette histoire véridique, Andrzej Bart nous livre un roman proche des récits fantastiques de la littérature gothique du dix-neuvième siècle. Alors qu’il s’est retiré dans un monastère pour expier sa vie dissolue, Don Juan est appelé à la rescousse pour ramener la reine à la raison. Il gagne peu à peu sa confiance. L’intrigue prend alors de multiples directions, incluant un crime, une enquête et une histoire d’amour.
Entre scènes de duel, complots dans les plus hautes sphères de l’Église, descriptions de torture dans de sombres châteaux et dialogues incisifs entre inquisiteurs, l’auteur parvient à recréer l’atmosphère imprégnée de surnaturel de la fin du Moyen Âge.
Andrzej Bart s’amuse également des conventions du genre, parsemant son récit de multiples allusions à la littérature contemporaine.
Figure importante de la littérature polonaise contemporaine, auteur de fiction et de scénarios, Andrzej Bart, né en 1951, reste très discret sur sa biographie. Son roman Rien ne va plus a reçu un accueil enthousiaste de la critique. Récompensé par le prix Kościelski en 1991, il a été traduit en français et publié aux Editions Noir sur Blanc en 1993. Il a ensuite publié Le Goût du voyage (Noir sur Blanc, 1999), et, sous le nom de plume Paul Scarron Junior, Le Cinquième Cavalier de l’Apocalypse (Noir sur Blanc, 1999).
Jáchym Topol, Zone cirque (17 septembre)
Traduit du tchèque par Marianne Canavaggio
Dans la campagne tchèque, un orphelinat tenu par des bonnes sœurs (qui passent au goudron la bouche des petits menteurs) tombe aux mains d’éducateurs musclés, formés à l’école de la «Grande guerre patriotique» et des camps soviétiques. Les garçons, dont le jeune héros, Ilia, recevront une éducation paramilitaire sommaire, avant d’être confrontés à l’invasion du pays par les troupes du Pacte de Varsovie.
Alors que la population organise la résistance, Ilia est enrôlé par une division de tankistes soviétiques et participe à leurs combats et exactions.
Mais ce ne sont qu’actions secondaires: la véritable mission de cette unité consiste à rassembler divers cirques ambulants pour transformer la région en un grand parc d’attraction socialiste. Un improbable Disneyland à la mode Topol: animaux, Gitans, monstres, acrobates, résistants, tous plus ou moins authentiques, peuplent les rencontres d’Ilia. Et le monde tourne au burlesque et au fantastique.
Toute la seconde moitié du XXe siècle défile en quelques mois: l’affrontement Est-Ouest, le pouvoir communiste, le Goulag, les mouvements d’opposition se percutent dans un enchaînement loufoque. Quand Topol rejoue le Printemps de Prague, il invente la Troisième Guerre mondiale…
Dans ce chaos d’apocalypse, le petit Ilia poursuit son propre chemin avant de découvrir sa filiation, comme au terme des légendes, et de retourner au pays.
Né à Prague en 1962, petit-fils du romancier Karel Schulz et fils du dramaturge dissident Josef Topol, Jáchym Topol est un représentant typique de l’underground tchèque de l’après 68. Auteur de chansons pour les groupes rock «Les chiens soldats» et «Route nationale», il est co-fondateur des éditions «Congestion cérébrale» et de l’importante revue clandestine Revolver. Après avoir publié plusieurs recueils de poèmes en samizdat, il obtient un succès considérable avec des romans nourris de références autobiographiques: Angel Exit (disponible en poche chez «J’ai lu») et Missions nocturnes.
Claude Bouheret, Atlas littéraire des pays d'Europe centrale et orientale, 1750-1950 (1er octobre)
D’Ivo Andric à Stefan Zweig, cet atlas littéraire, géographique et historique, se propose d’inscrire dans l’espace et dans le temps les grands écrivains d’Europe centrale et orientale, depuis la fin du siècle des Lumières jusqu’à l’époque de la Guerre froide.
Pour faciliter la consultation, le livre a pris la forme d’un dictionnaire accompagné de cartes. Il présente dans l’ordre alphabétique cent trente-trois romanciers, poètes et mémorialistes, dont treize prix Nobel, traduits et publiés en français, qui ont écrit dans leur langue maternelle (allemand, tchèque, hongrois, serbo-croate, slovène, italien, polonais, yiddish, roumain, albanais, bulgare) et quelquefois dans une langue d’adoption (anglais, français ou hébreu). Il propose également certains toponymes – villes ou régions – réels ou imaginaires, qui ont joué un rôle important dans les littératures concernées et sont devenus autant de lieux de mémoire: de la Cacanie de Musil au Yiddishland de Singer, en passant par la Bucovine, la Bohême et la Transylvanie.
Appartenant à des pays qui ont changé de frontières au fil du temps, issus de nations qui furent soumises aux événements les plus tragiques de l’histoire de l’Europe, ces écrivains cosmopolites et polyglottes, juifs pour un grand nombre d’entre eux, rescapés des camps de déportation pour certains, connurent souvent des destinées exceptionnelles.
Passionné des littératures d’Europe centrale et orientale, Claude Bouheret a occupé différentes fonctions culturelles au Ministère des Affaires étrangères. Il a été en poste à Paris, Bonn, Istanbul, Rome et Varsovie, ainsi qu’au Caire et Los Angeles.
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