Si vous pensez que Le Rouergue est surtout une maison d'édition spécialisée dans les livres de jeunesse, vous n'avez pas complètement tort. Mais vous n'avez pas non plus tout à fait raison. La preuve par trois titres de la collection La Brune qui sortent à la rentrée.
Pascal Morin, Biographie de Pavel Munch (19 août)
Qui était vraiment Pavel Munch, ce sculpteur provocateur et médiatique, dont la disparition reste inexplicable? En menant l'enquête sur son parcours, depuis son enfance jusqu'à ses heures de gloire, un narrateur lente d'éclairer cette disparition et surtout de révéler la source de cette œuvre singulière, obsédée par la matière et les corps. Pas à pas, le narrateur-biographe explore la jeunesse solitaire de ce Pavel Munch, né dans un hameau reculé du Sud de la France qui, très tôt, modèle la boue pour créer des figurines. On découvre son adolescence brutale dans un pensionnat, durant laquelle il découvre son désir pour les hommes, puis les différentes étapes de son ascension rapide, facilitée par la fascination que sa personnalité et la radicalité de ses sculptures exercent sur les autres.
Très vite, cependant, le lecteur perçoit que cette enquête biographique n'est pas aussi classique qu'elle voudrait nous le faire croire. Car la figure du narrateur vient progressivement troubler le cours du roman. Que cache donc ce biographe? Qui est-il vraiment? Personnage tout aussi trouble que Pavel Munch, ses livres se parent d'une violence froide et ironique, tout comme les sculptures de Pavel s'affranchissent de toute notion du bien et du mal. Leurs destins semblent s'être croisés à plusieurs reprises. Et longtemps, l'écrivain a envié la réussite du sculpteur et sa liberté de mœurs. Double l'un de l'autre, mais jusqu'à quelle extrémité?
Né en 1969 à Nyons (Drôme), ancien élève de l'Ecole Normale Supérieure, Pascal Morin est professeur de lettres au Lycée Voltaire, de cinéma et de littérature contemporaine à la New York University, à Paris. Ses trois précédents romans, tous publiés dans la brune, ont imposé sa voix: L'Eau du bain (2004, Babel 2005, Prix Lettres frontière), Les Amants américains (2005, Babel 2006) et Bon vent (2006). Chacun de ces romans aborde successivement les thématiques de l'eau, du feu et de l'air. Le quatrième clôt le cycle en traitant le thème de la terre.
Anne Percin, Bonheur fantôme (19 août)
À tout juste 28 ans, Pierre s'est mis à l'écart du monde, dans une petite maison posée au bord d'une départementale entre La Flèche et Le Mans. Il vit de brocantes et s'essaie à écrire la biographie de Rosa Bonheur, célèbre au XIXe siècle pour ses peintures de vaches. Avec sa belle gueule, ses études de philosophie en Sorbonne et sa jeunesse de Parisien séducteur et homosexuel, pourquoi avoir choisi ce retrait absolu? Dans un autoportrait plus proche de la pâte d'un Francis Bacon que d'une Rosa Bonheur, il se raconte et nous raconte le périmètre auquel il a choisi de limiter désormais sa vie. La chine, les discussions avec sa vieille voisine Paulette, les soirées de cuite dans la crêperie voisine, les promenades avec ses deux chiens... Puis, le cercle s'élargit et se dévoilent progressivement des morceaux mal digérés de son histoire. Apparaissent alors ses fantômes. Certains sont de vrais fantômes, comme celui de son frère jumeau, disparu à l'âge de dix ans dans un accident de voiture. D'autres, bien vivants, hantent aussi sa vie. Au centre de ses obsessions, il y a R., l'amant avec qui il a vécu huit années d'un amour absolu, dont il se sait encore aimé. Ce R., plus âgé que lui d'une douzaine d'années, reporter photographe, fait parfois irruption dans sa retraite de la Sarthe, lors de visites brèves et incertaines. Les deux hommes retrouvent alors immédiatement les gestes du désir. Pourquoi donc Pierre a-t-il abandonné R.? Pourquoi avoir choisi cette solitude de sauvage? Au fur et à mesure de cette passionnante enquête intérieure, le lecteur s'attache aux complexités de ce jeune homme qui se dit pur, non par chasteté ou angélisme, mais par sa fidélité à lui-même et à ceux qui ont compté.
Née en 1970 à Epinal, Anne Percin grandit à Strasbourg qu'elle quitte à 25 ans pour Paris, où elle commence à enseigner le français en collège. Marquée dans l'enfance par la lecture de Colette, elle cherche à revenir vivre à la campagne, un rêve accompli en 2003 où elle s'installe en Bourgogne avec son compagnon, l'écrivain Christophe Spielberger et leur enfant. Elle vit actuellement en Saône et Loire, partage sa vie entre l'enseignement et l'écriture de romans «pour les ados» (chez Thierry Magnier et à l'Ecole des Loisirs notamment).
Hélène Gaudy, Si rien ne bouge (2 septembre)
Comme chaque année depuis sa naissance, Nina, 14 ans, passe l'été sur une île méditerranéenne. Fille unique, elle vit dans l'ombre de ses parents. Mais cet été-là, une adolescente de deux ans plus âgée, Sabine, les accompagne. Issue d'un milieu modeste, peut-être disloqué, c'est une gamine mutique et sans charme qui, sitôt sur place, ne fait aucun effort pour se montrer reconnaissante des vacances qu'on lui offre. Cachée dans la pinède, la maison avec piscine est un lieu protégé où, année après année, les vacances se déroulent selon un rythme immuable, comme si le temps ne passait pas, sans aucun drame ni fissure. Où, surtout, Nina semble vouée à ne jamais grandir.
Sabine, par sa seule présence, perturbe cet équilibre familial. Nina croyait lui ouvrir son univers mais c'est elle qui l'attire dans son orbite, impose ses rires forcés, sa brusquerie, son inactivité. Les parents finissent par la trouver vulgaire, cette fille qui ne sait même pas se tenir à table. Dont les airs butés leur opposent une résistance insupportable. Dont l'influence sur leur fille est difficile à mesurer. Qui est-elle vraiment, cette Sabine? Dit-elle la vérité sur sa famille? Ne cache-t-elle pas derrière ses airs bonasses une étrange cruauté?
Quand, au duo des filles, vient s'agglomérer Toni, un jeune du village, les belles vacances basculent dans un jeu féroce. De sorties nocturnes en échappées sur les plages, Nina et Sabine sont désormais deux vilaines filles des contes dont on peut craindre le pire. Désœuvrées et saisies d'une nouvelle sensation de puissance, elles testent sur les autres et notamment sur leur jeune voisin, Alban, de nouveaux rapports de force. Jusqu'à ce que les choses aillent trop loin. Nina et sa famille découvrent alors jusqu'où ils sont prêts à aller pour que rien ne bouge.
Hélène Gaudy est née à Paris en 1979. Elle est l'auteur de Vues sur la mer (Les Impressions nouvelles, deuxième sélection du prix Médicis 2006) et en littérature jeunesse, d'Atrabile (Rouergue, 2007, collection doAdo). Elle a également participé à plusieurs ouvrages collectifs, dont Une chic fille (Naïve, 2008) et Vingt ans pour plus tard (Elyzad, 2009). Elle fait partie du comité de rédaction de la revue Inculte.
Pascal Morin, Biographie de Pavel Munch (19 août)
Qui était vraiment Pavel Munch, ce sculpteur provocateur et médiatique, dont la disparition reste inexplicable? En menant l'enquête sur son parcours, depuis son enfance jusqu'à ses heures de gloire, un narrateur lente d'éclairer cette disparition et surtout de révéler la source de cette œuvre singulière, obsédée par la matière et les corps. Pas à pas, le narrateur-biographe explore la jeunesse solitaire de ce Pavel Munch, né dans un hameau reculé du Sud de la France qui, très tôt, modèle la boue pour créer des figurines. On découvre son adolescence brutale dans un pensionnat, durant laquelle il découvre son désir pour les hommes, puis les différentes étapes de son ascension rapide, facilitée par la fascination que sa personnalité et la radicalité de ses sculptures exercent sur les autres.
Très vite, cependant, le lecteur perçoit que cette enquête biographique n'est pas aussi classique qu'elle voudrait nous le faire croire. Car la figure du narrateur vient progressivement troubler le cours du roman. Que cache donc ce biographe? Qui est-il vraiment? Personnage tout aussi trouble que Pavel Munch, ses livres se parent d'une violence froide et ironique, tout comme les sculptures de Pavel s'affranchissent de toute notion du bien et du mal. Leurs destins semblent s'être croisés à plusieurs reprises. Et longtemps, l'écrivain a envié la réussite du sculpteur et sa liberté de mœurs. Double l'un de l'autre, mais jusqu'à quelle extrémité?
Né en 1969 à Nyons (Drôme), ancien élève de l'Ecole Normale Supérieure, Pascal Morin est professeur de lettres au Lycée Voltaire, de cinéma et de littérature contemporaine à la New York University, à Paris. Ses trois précédents romans, tous publiés dans la brune, ont imposé sa voix: L'Eau du bain (2004, Babel 2005, Prix Lettres frontière), Les Amants américains (2005, Babel 2006) et Bon vent (2006). Chacun de ces romans aborde successivement les thématiques de l'eau, du feu et de l'air. Le quatrième clôt le cycle en traitant le thème de la terre.
Anne Percin, Bonheur fantôme (19 août)
À tout juste 28 ans, Pierre s'est mis à l'écart du monde, dans une petite maison posée au bord d'une départementale entre La Flèche et Le Mans. Il vit de brocantes et s'essaie à écrire la biographie de Rosa Bonheur, célèbre au XIXe siècle pour ses peintures de vaches. Avec sa belle gueule, ses études de philosophie en Sorbonne et sa jeunesse de Parisien séducteur et homosexuel, pourquoi avoir choisi ce retrait absolu? Dans un autoportrait plus proche de la pâte d'un Francis Bacon que d'une Rosa Bonheur, il se raconte et nous raconte le périmètre auquel il a choisi de limiter désormais sa vie. La chine, les discussions avec sa vieille voisine Paulette, les soirées de cuite dans la crêperie voisine, les promenades avec ses deux chiens... Puis, le cercle s'élargit et se dévoilent progressivement des morceaux mal digérés de son histoire. Apparaissent alors ses fantômes. Certains sont de vrais fantômes, comme celui de son frère jumeau, disparu à l'âge de dix ans dans un accident de voiture. D'autres, bien vivants, hantent aussi sa vie. Au centre de ses obsessions, il y a R., l'amant avec qui il a vécu huit années d'un amour absolu, dont il se sait encore aimé. Ce R., plus âgé que lui d'une douzaine d'années, reporter photographe, fait parfois irruption dans sa retraite de la Sarthe, lors de visites brèves et incertaines. Les deux hommes retrouvent alors immédiatement les gestes du désir. Pourquoi donc Pierre a-t-il abandonné R.? Pourquoi avoir choisi cette solitude de sauvage? Au fur et à mesure de cette passionnante enquête intérieure, le lecteur s'attache aux complexités de ce jeune homme qui se dit pur, non par chasteté ou angélisme, mais par sa fidélité à lui-même et à ceux qui ont compté.
Née en 1970 à Epinal, Anne Percin grandit à Strasbourg qu'elle quitte à 25 ans pour Paris, où elle commence à enseigner le français en collège. Marquée dans l'enfance par la lecture de Colette, elle cherche à revenir vivre à la campagne, un rêve accompli en 2003 où elle s'installe en Bourgogne avec son compagnon, l'écrivain Christophe Spielberger et leur enfant. Elle vit actuellement en Saône et Loire, partage sa vie entre l'enseignement et l'écriture de romans «pour les ados» (chez Thierry Magnier et à l'Ecole des Loisirs notamment).
Hélène Gaudy, Si rien ne bouge (2 septembre)
Comme chaque année depuis sa naissance, Nina, 14 ans, passe l'été sur une île méditerranéenne. Fille unique, elle vit dans l'ombre de ses parents. Mais cet été-là, une adolescente de deux ans plus âgée, Sabine, les accompagne. Issue d'un milieu modeste, peut-être disloqué, c'est une gamine mutique et sans charme qui, sitôt sur place, ne fait aucun effort pour se montrer reconnaissante des vacances qu'on lui offre. Cachée dans la pinède, la maison avec piscine est un lieu protégé où, année après année, les vacances se déroulent selon un rythme immuable, comme si le temps ne passait pas, sans aucun drame ni fissure. Où, surtout, Nina semble vouée à ne jamais grandir.
Sabine, par sa seule présence, perturbe cet équilibre familial. Nina croyait lui ouvrir son univers mais c'est elle qui l'attire dans son orbite, impose ses rires forcés, sa brusquerie, son inactivité. Les parents finissent par la trouver vulgaire, cette fille qui ne sait même pas se tenir à table. Dont les airs butés leur opposent une résistance insupportable. Dont l'influence sur leur fille est difficile à mesurer. Qui est-elle vraiment, cette Sabine? Dit-elle la vérité sur sa famille? Ne cache-t-elle pas derrière ses airs bonasses une étrange cruauté?
Quand, au duo des filles, vient s'agglomérer Toni, un jeune du village, les belles vacances basculent dans un jeu féroce. De sorties nocturnes en échappées sur les plages, Nina et Sabine sont désormais deux vilaines filles des contes dont on peut craindre le pire. Désœuvrées et saisies d'une nouvelle sensation de puissance, elles testent sur les autres et notamment sur leur jeune voisin, Alban, de nouveaux rapports de force. Jusqu'à ce que les choses aillent trop loin. Nina et sa famille découvrent alors jusqu'où ils sont prêts à aller pour que rien ne bouge.
Hélène Gaudy est née à Paris en 1979. Elle est l'auteur de Vues sur la mer (Les Impressions nouvelles, deuxième sélection du prix Médicis 2006) et en littérature jeunesse, d'Atrabile (Rouergue, 2007, collection doAdo). Elle a également participé à plusieurs ouvrages collectifs, dont Une chic fille (Naïve, 2008) et Vingt ans pour plus tard (Elyzad, 2009). Elle fait partie du comité de rédaction de la revue Inculte.
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