Elle observe les oiseaux et aime les grandes vagues de la tempête – Les déferlantes. Sur fond de mer et de ciel, elle regarde aussi Lambert, qui est arrivé à La Hague il y a peu. Qui y est revenu, plutôt, comme on l’apprend petit à petit. Liquider le passé, et se souvenir de ses parents, de son frère morts dans le naufrage de leur bateau. La lumière du phare était peut-être éteinte volontairement, dit Lambert, de plus en plus certain de ce qu’il affirme. Mais pourquoi?
Dans la petite ville, tout le monde se connaît. Il n’est pas nécessaire de poser les questions pour imaginer les réponses non prononcées: le silence veille au milieu du paysage et des légendes attachées à cette terre. La narratrice, qui n’est pas originaire de La Hague et n’y séjourne que le temps de sa mission, quelques mois ou quelques années, est en manque d’amour. Celui qu’elle a aimé a laissé un vide. Lambert est arrivé. Est-ce pour cela qu’elle s’intéresse à lui, s’en rapproche? Ou pour la blessure qu’elle sent en lui?
Le ballet lent des hommes et des femmes se danse sur le rythme où la mer respire, et révèle ses secrets comme la marée laisse des objets sur la grève. Claudie Gallay laisse faire le temps qui adoucit le chagrin. Elle y met la précision d’un dessin longuement réfléchi, dans lequel tout est montré sans explications superflues. L’ampleur de son roman convient à cette démarche qui épouse la vie. Avec les déceptions et les enthousiasmes qui l’accompagnent.
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