La fête continue chez P.O.L., puisqu'après le prix Renaudot d'Emmanuel Carrère, Mathieu Lindon vient de recevoir le prix Médicis pour Ce qu'aimer veut dire, un ouvrage où le fils de Jérôme Lindon, longtemps à la tête des Éditions de Minuit, revient sur cette filiation - et d'autres, puisque Michel Foucault y occupe aussi une place importante. Malheureusement, je ne l'ai pas lu quand il est paru en janvier.
Je n'ai pas lu non plus (que voulez-vous? ils sont si nombreux, les livres qu'on voudrait lire, et si court, le temps pour le faire) le roman de David Grossman, prix Médicis étranger pour Une femme fuyant l'annonce, paru, lui, dans cette rentrée, et dont un des thèmes, une femme qui marche, avait tout pour m'attirer.
En revanche, j'ai lu - et adoré - le récit presque solitaire de Sylvain Tesson, Dans les forêts de Sibérie, prix Médicis essai, le seul pour lequel le jury a eu besoin de trois tours avant de faire son choix (les deux autres ont été choisis au premier tour et Grossman, à l'unanimité).
Les six mois que passe l'écrivain sur le bord du lac Baïkal représentent, pour lui, une expérience nouvelle. Il avait l'habitude de bouger, pas de rester immobile. Mais cette expérience, dont il rend compte au fur et à mesure qu'elle se déroule, fournit la matière d'un livre duquel on partage les lenteurs, les inquiétudes, les moments de joie et les autres - plus nombreux, à vue de nez, que les premiers.
Le tropisme russe - retour à Custine? - aura décidément marqué les prix littéraires français cette année. Pour le meilleur.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire