Guy Goffette est le plus récent lauréat du Goncourt de la poésie. Jean-Claude Pirotte vient de recevoir le prix Apollinaire, souvent considéré en France comme la récompense suprême pour un poète.
Deux poètes belges dont le talent, certes, est connu depuis longtemps. Depuis qu’ils ont commencé à publier leurs textes, d’abord à des tirages confidentiels, ils n’ont cessé d’élargir le cercle de leurs lecteurs, en passant aussi tous deux, il est vrai, par le roman – mais toujours à forte connotation poétique, comme le montre encore Jean-Claude Pirotte dans son dernier livre, Place des Savanes.
Il est vrai aussi qu’ils se sont installés tous deux en France depuis des années, et qu’ils se sont rapprochés de grandes maisons d’édition – Gallimard pour Guy Goffette, La Table ronde pour Jean-Claude Pirotte.
Mais, surtout, ils n’ont cessé de suivre leur propre route, de faire entendre des voix personnelles. Pour le dire vite, Guy Goffette dans une quête sensuelle passant par les mots et Jean-Claude Pirotte dans des notations banales rehaussées par son regard singulier.
On ne parle pas assez de poésie. Moi non plus. L’occasion est belle de saluer ce double couronnement, même si presque une année s’est passée depuis le premier. D’autant plus belle que j’ai lu leurs premiers textes il y a longtemps, qu’ils existent encore en moi et se prolongent régulièrement dans de nouveaux livres.
Et puis, dirai-je ma première rencontre avec Guy Goffette, quand la conversation s’est prolongée, chez lui, jusqu’au milieu de la nuit? Ou les Chimay partagées avec Jean-Claude Pirotte dans un bar aujourd’hui disparu?
Je n’insiste pas.
Mais ces souvenirs sont aussi vifs que ceux des lectures, et les accompagnent.
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