Le nouveau livre de François Bott est l'autoportrait imaginaire d'un peintre qui s'étonne d'avoir 91 ans en 1968 et se réjouit d'avoir bien vécu. Sur son lit de mort, les images du passé lui reviennent avec force. C'est Le dernier tango de Kees Van Dongen, qui se lit comme il se danse, dans un mélange de fascination et d'émotion.
Le dernier tango de Kees Van Dongen, selon son éditeur
Entouré de jeunes et jolies infirmières, Van Dongen vit ses derniers jours à Monaco en mai 1968. Atteint, entre autres, de la maladie de Parkinson, il n'aura pas le loisir de les déshabiller, de les peindre et de les aimer. Alors il se souvient et reviennent sur ses lèvres ses conquêtes féminines, ses amis Picasso, Max Jacob, Arthur Cravan.
Cette confession imaginaire est un enchantement perpétuel. Une valse folle dont on voudrait ralentir le rythme pour ne pas arriver à la dernière page.
C'est aussi un hymne à la vie, à l'amour, aux femmes et à leur corps.
L'auteur, François Bott
François Bott a longtemps dirigé Le Monde des livres. Il est l’auteur d’une trentaine d’ouvrages, parmi lesquels des romans et des essais littéraires, notamment La Demoiselle des Lumières (Gallimard, 1997), Sur la planète des sentiments (le cherche midi, 1998), Dieu prenait-il du café? (le cherche midi, 2002), Radiguet, l’enfant avec une canne (Folio, 2003), Femmes extrêmes (le cherche midi, 2003), Faut-il rentrer de Montevideo? (le cherche midi, 2005) Femmes de plaisir (le cherche midi, 2007), Vel d'Hiv' (le cherche midi, 2008), La Traversée des jours, souvenirs de la République des Lettres 1958-2008 (le cherche midi, 2010) et Avez-vous l'adresse du paradis? (le cherche midi, 2012; prix Lycéen de la ville de Caen 2013).
Les premières lignes
Après avoir vu s’éloigner tant de gens, tant de silhouettes, c’était son tour de mourir. C’était la fin du voyage. Dans la douce lumière de Monaco, parmi ses coussins de prince oriental, le vieil homme, entouré d’accortes infirmières, se remémorait son existence avant de partir. C’était sa façon de prendre congé de la planète. Il s’efforçait de rassembler ses souvenirs une dernière fois, avant que ceux-ci ne se dispersent et ne s’enfuient définitivement dans les galaxies, avec des airs de voleurs. Entre Rotterdam et Monaco, entre les promesses de l’aube et la mélancolie des crépuscules, combien de saisons, de journées, de nuits, et de minutes, de secondes éternelles qui tombèrent dans l’oubli? Tout s’était passé
si lentement, si vite.
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