dimanche 3 août 2014

Vers la rentrée (6) avec Mohsin Hamid

Faux guide de développement personnel et vrai roman, Comment s'en mettre plein les poches en Asie mutante, troisième ouvrage de Mohsin Hamid, m'a fait regretter de n'avoir pas lu les deux premiers. C'est enlevé comme un morceau de bravoure qui tiendrait du début à la fin sans un moment de relâchement. (Il n'est pas certain que la couverture affichée ci-dessous soit la version définitive - le site de l'éditeur, vers lequel renvoient les liens, en affiche une autre.)

Comment s'en mettre plein les poches en Asie mutante, selon l'éditeur

Lecteur, lectrice: tu viens d’acquérir le nouveau roman de Mohsin Hamid. Grand bien t’en a pris. Car celui-ci va te permettre de découvrir comment t’en mettre plein les poches en Asie mutante, comme le héros de cette édifiante et rocambolesque épopée: né dans la plus insigne pauvreté, au cœur de la campagne d’un pays anonyme du continent indien, il va monter à la ville, parfaire son éducation, rencontrer l’amour, flirter avec la tentation politique, puis faire fortune par le plus inattendu des moyens. Ce sont, en une poignée de pages, quatre-vingts années d’une vie d’homme que tu tiens entre tes mains – «un homme fait de tous les hommes et qui les vaut tous et que vaut n’importe qui» à l’heure de la mondialisation galopante. Et si cette fable contemporaine et universelle te fait verser quelques larmes, ne t’en fais pas, car celles-ci jailliront avant tout du plaisir et de l’émotion que tu t’apprêtes à éprouver en lisant ce petit joyau de littérature.

L'auteur, Mohsin Hamid

Mohsin Hamid est né en 1971 à Lahore, au Pakistan, et a vécu à Londres, à New York et en Californie. Ses deux premiers romans, Partir en fumée (prix Betty Trask et finaliste du prix PEN/Hemingway en 2000) et L’intégriste malgré lui (finaliste du Man Booker Prize en 2007, adapté au cinéma par Mira Nair), se sont vendus à plus d’un million d’exemplaires dans le monde et ont été traduits dans plus d’une trentaine de langues. De nouveau établi à Lahore depuis quelques années, il contribue régulièrement au New York Times, au Guardian, au New Yorker ou encore à la revue Granta. Salué par une presse unanime aux États-Unis et en Angleterre et en cours de traduction dans le monde entier, Comment s’en mettre plein les poches en Asie mutante, son troisième roman, fera prochainement l’objet d’une adaptation au cinéma par Guillermo Arriaga, le scénariste d’Amours chiennes, Babel et 21 grammes.

Les premières lignes

Vois-tu, sauf quand c’est toi qui l’écris, un livre de développement personnel est une contradiction dans les termes. Si tu en lis un, c’est pour que quelqu’un qui n’est pas toi, en l’occurrence son auteur, puisse t’aider à te développer, et donc cela n’a plus rien de personnel. C’est vrai pour tout ce genre de littérature, les «comment éviter ceci» ou «comment réussir cela». Certains disent même que cela s’applique aux livres de religion, mais comme d’autres soutiennent que ceux qui disent des choses pareilles devraient être cloués au sol et laissés se vider de leur sang tandis qu’une lame leur tranche lentement la gorge, il est plus sage de constater qu’il existe une divergence de vues sur cette sous-catégorie et de se hâter de passer à un autre sujet.

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