Il me semble (je le dis de mémoire, sans avoir vérifié) avoir salué, depuis plusieurs années, les choix des libraires que Livres Hebdo publie à l'occasion de chaque rentrée littéraire. Cette fois-ci, je serai beaucoup plus nuancé - et encore, j'ai mis quelques jours à digérer le choc.
Pour le roman français, en tout cas, voir David Foenkinos se placer en tête de liste me laisse un goût amer. Comme je l'ai déjà dit ici, c'est probablement le meilleur roman de l'auteur. On reste loin cependant du livre puissant qu'il aurait probablement aimé donner. Et puis, plus loin dans la liste - mais dans les dix préférés des libraires quand même, voici Grégoire Delacourt. Les libraires ont-ils voté pour les livres qu'ils aiment ou pour ceux qu'ils vendent?
- Charlotte, David Foenkinos, Gallimard
- Le royaume, Emmanuel Carrère, P.O.L
- L’amour et les forêts, Eric Reinhardt, Gallimard
- L’île du Point Némo, Jean-Marie Blas de Roblès, Zulma
- Peine perdue, Olivier Adam, Flammarion
- Viva, Patrick Deville, Seuil
- On ne voyait que le bonheur, Grégoire Delacourt, Lattès
- Le bonheur national brut, François Roux, Albin Michel
- L’écrivain national, Serge Joncour, Flammarion
- Le règne du vivant, Alice Ferney, Actes Sud
Les romans traduits semblent (j'en ai lu moins - trois des dix seulement, contre sept côté français) désignés avec une plus grande pertinence.
- Et rien d’autre, James Salter ; traduit de l’américain par Marc Amfreville, Ed. de l’Olivier
- Le fils, Philipp Meyer ; traduit de l’américain par Sarah Gurcel, Albin Michel
- Price, Steve Tesich ; traduit de l’américain, Monsieur Toussaint Louverture
- Nos disparus, Tim Gautreaux ; traduit de l’américain par Marc Amfreville, Seuil
- L’homme de la montagne, Joyce Maynard ; traduit de l’américain, P. Rey
- Le complexe d’Eden Bellwether, Benjamin Wood ; traduit de l’anglais par Renaud Morin, Zulma
- Prières pour celles qui furent volées, Jennifer Clement ; traduit de l’américain par Patricia Reznikov, Flammarion
- Retour à Little Wing, Nickolas Butler ; traduit de l’américain par Mireille Vignol, Autrement
- Le ravissement des innocents, Taiye Selasi ; traduit de l’anglais par Sylvie Schneiter, Gallimard
- Hérétiques, Leonardo Padura ; traduit de l’espagnol (Cuba) par Elena Zayas, Métailié
Voici en tout cas deux listes dans lesquelles on ne trouve pas quelques-uns des romans de la rentrée les mieux vendus selon les classements de Datalib, consultés à l'instant. Normal pour Ken Follett, dont Le siècle 3. Aux portes de l'éternité vient de paraître. Gauz (Debout payé) crée un phénomène assez imprévisible. Quant à Frédéric Beigbeder, Amélie Nothomb et Haruki Murakami, sont-ils vendus contre le goût des libraires?
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