Un massacre horrible
s’est produit dans une forêt proche d’un village isolé : onze morts, une
petite fille disparue, tous les décès provoqués par des causes différentes et
improbables – la plus surprenante étant une attaque de requin, d’une espèce disparue !
La police et les autorités, embarrassées, attribuent l’événement au terrorisme
islamiste. C’est pratique mais cela n’explique rien et cache peut-être un
secret plus terrible. Au village, le traumatisme est violent parmi la petite
population. Pour prendre la douleur en charge, un prêtre et une psychiatre
s’investissent de toutes leurs forces. Ils soignent les âmes et les esprits,
deux manières différentes de faire la même chose par des moyens qui parfois
divergent et parfois convergent. Converger, c’est ce qui arrive aussi au prêtre
et à la psychiatre, dans des questionnements communs à travers lesquels ils
apprennent à s’apprécier.
Le drame initial restera
incompréhensible si les seules explications envisagées sont celles de la
logique scientifique. Aussi les deux personnages principaux abordent-ils
courageusement les hypothèses les moins sensées en apparence, comme s’ils se
mettaient à grimper un mur infranchissable. Ponctuées de silences, leurs
conversations les conduisent aux marges d’une folie qui n’est peut-être pas
celle des hommes. La dimension tragique du fait divers impose de dépasser les
peurs auxquelles ont succombé la plupart des habitants du village. Sauf un,
devenu soudain plus lucide. Les mêmes effets n’ont pas toujours les mêmes
conséquences…
De la densité de XY, Sandro Veronesi
semble vouloir nous guérir dans un dernier chapitre d’une dizaine de pages qui
nous emportent dans une longue glissade lumineuse.
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