Trois prix, sinon rien, c'est le Femina - et ce sera la même chose demain pour le Médicis. Plutôt de bons choix, du côté de la fiction en tout cas - la preuve supplémentaire est fournie par le livre arrivé en deuxième position lors du vote décisif.
Le meilleur roman français est haïtien (comme il était camerounais l'année dernière): Bain de lune, de Yanick Lahens, préféré avec six voix au Joseph de Marie-Hélène Lafon, quatre voix.
Une femme brisée, sortie
de l’eau, raconte la malédiction qui a frappé son village et sa famille. Il y a
eu de grandes histoires de désir et de pouvoir, la volonté de se placer au côté
de la dictature haïtienne pour certains, la mort pour d’autres. Les fantômes
des ancêtres ont joué leur rôle, malgré la religion que tentent d’imposer les
prêtres, en même temps que l’éducation. La résistance paysanne n’aura pas eu
raison de tout, mais presque.
Le meilleur roman étranger est israélien: Ce qui reste de nos vies, de Zeruya Shalev, qui l'emporte avec cinq voix contre quatre à L'homme provisoire, de l'Irlandais Sebastian Barry.
C'est un livre de la mémoire, dans lequel une vieille femme, proche de la mort, rêve au lac qui la lie encore, bien qu'il ait disparu, au kibboutz de son enfance. De son fils et sa fille, elle ne sait pas tout ce qu'elle aimerait savoir, elle a beaucoup oublié, sans avoir le choix des souvenirs qui restent et de ceux qui se sont effacés. La romancière entre résolument dans les vies de ses personnages, épousant leurs hésitations et leurs choix.
Le meilleur essai est l'autobiographie d'un historien français, Paul Veyne, dont Et dans l'éternité, je ne m'ennuierai pas a recueilli six voix contre quatre à Sigmund Freud en son temps et dans le nôtre, d'Elisabeth Roudinesco.
Mais, puisque je ne l'ai pas lu, je vous laisse juges...
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